Les habitants du quartier d'Ozon à Châtellerault disposent désormais d'un restaurant solidaire accessible à tous. Le Goût des Autres propose des menus dont le tarif varie selon les revenus. C'est aussi un lieu d'insertion professionnelle.
C’est une longue aventure qui vient d’aboutir à Châtellerault. Après quatre ans de démarches et pas mal de péripéties, le premier restaurant solidaire de la ville a ouvert le 7 janvier dans le quartier d'Ozon et il affiche complet depuis. Les premiers convives semblent ravis :
C’est très bon, la viande est bien cuite et super tendre. C’est bien préparé, c’est frais. Franchement, c’est un régal.
Des clients du restaurant Le Goût des Autres séduits
Sur l’ardoise du Goût des Autres, on peut lire des menus où l'on choisit entre deux entrées, deux plats et deux desserts. L’addition est comprise entre cinq et douze euros. Car la particularité de ce lieu qui se veut ouvert à tous, c’est que les personnes les plus aisées payent un peu plus cher pour que ceux qui ont peu de moyens bénéficient d’un tarif préférentiel. Une mixité des portemonnaies essentielle pour l’association.
Nathalie Imbert est la coprésidente du Goût des Autres : « On souhaite servir des plats équilibrés et sains. C’est un restaurant ouvert à tout le monde, mais pour qu’il soit vraiment accessible à tous, on propose des tarifs solidaires en fonction des ressources. »
C’est un restaurant ouvert à tout le monde mais pour qu’il soit vraiment accessible à tous, on propose des tarifs solidaires en fonction des ressources.
Nathalie ImbertCoprésidente de l’association "Le Goût des Autres"
Reportage de Marie-Noëlle Missud et de Romain Burot :
Et pour déterminer le tarif dont les convives devront s’acquitter, des permanences sont organisées chaque samedi de 10h à 12h. Munis de l’attestation de quotient familial de la CAF, les clients se verront attribuer une carte solidaire déterminant le tarif de leurs futurs repas.
Et pour préparer tous ces repas, le chef confirmé, Cédric Poret, est entouré de trois salariés en insertion, encore peu familiarisés au secteur de la restauration : « Ce sont des gens qui étaient en rupture avec le monde du travail. Alors, passer d’un milieu sans exigence à un milieu où l’exigence est très élevée, c’est compliqué, ça demande un effort à tout le monde, y compris à nous, pour les aider au mieux et ne pas les mettre en situation d’échec », précise Cédric Poret.
Josmerly Austin travaille aussi dans ce restaurant pas comme les autres. Après quelques heures de formation, elle a découvert le service en salle et ce qu’elle apprécie beaucoup ici, c’est la variété des activités : « Savoir comment ça fonctionne en salle, devant la caisse et aussi en cuisine, je me suis dit que je n’aurai pas d’autre opportunité comme celle-là », précise Josmerly Austin, salariée du Goût des Autres.
Ce restaurant est ouvert tous les midis du lundi au vendredi et de 19h à 22h le vendredi soir.
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L’avenir de cette entreprise d’insertion repose sur la fidélité de sa clientèle. On peut imaginer qu’elle a de beaux jours devant elle, car les habitants du quartier avaient un réel besoin de retrouver un lieu de vie tel que celui-là.