Le leader Marc Sarreau conforte son maillot, mais le contre-la-montre devrait être le juge de paix.
Oui il y avait bien une course en cette matinée du Tour Poitou-Charentes, jeudi 25 août, et non elle n'a pas servi à rien, même s'il est vrai que tous les regards se portent sur le contre-la-montre de l'après-midi, qui officie en tant que juge de paix depuis des années.
Marc Sarrault l'a ainsi encore emporté au sprint, sa troisième victoire de rang, après avoir mieux négocié la côte de Jorigny et ses 10%, se mettant dans de bonnes dispositions avant le contre-la-montre. "J'étais venu ici avec l'objectif d'une victoire, hier c'était du bonus, et là encore plus", savourait le sprinteur, cuisses encore gonflées sous son cuissard. Il monte sur la plus haute marche d'un podium aux airs de déjà-vu, avec à ses côtés Paul Penhoët (Groupama-FDJ) et Axel Laurance (B&B Hôtels-KTM).
A l'image du ciel couvert à l'arrivée à Vivonne, jamais vraiment décidé entre soleil et grisaille, il était dur de donner les prévisions de cette étape. Si un sprint semblait le scénario le plus probable, certains bruits de couloir, lâchés par les directeurs sportifs, faisaient état d'une volonté de faire un coup pour fausser compagnie au peloton.
Jefferson Cepeda Hernandez (Caja Rural-Seguros RGA), Gijs Van Hoecke (AG2R Citroën Team), Maxime Urruty (Nice Métropole Côte d'Azur) et Etienne Van Empel (China Glory Continental CT) se sont bien risqués en tête dès le début de l'étape. Mais comme souvent sur les routes du Tour Poitou-Charentes, le peloton a serré la vis en temps voulu, laissant juste les sprints intermédiaires aux fuyards, dans une étape menée tambour battant, avec une moyenne de 47 km/h, bien loin des 41 de la veille.
Le contre-la-montre casseur de rêve
L'ombre du contre-la-montre a flotté en permanence sur cette demi-étape. Pour s'en convaincre, il suffisait de voir le défilé de coureurs stagiaires, chargés d'emmener le peloton, laissant les leaders au chaud. Killian Théot (St-Michel-Auber 93) et Harrison Wood (Cofidis) ont ainsi été chargés de mener le train de coureurs, avant que les cadors ne reprennent les choses en main, à une dizaine de kilomètres de l'arrivée, au pied de l'ultime difficulté du jour.
"J'ai une supère équipe en qui j'ai une totale confiance, c'est la meilleure sur ce Tour, a salué Marc Sarreau à l'arrivée. Avec la course cet après-midi, ça a roulé vraiment vite, mais j'ai su résister au retour des autres." Trois victoires sur une course, cela ne lui est jamais arrivé, et lui arrache un sourire : "j'ai doublé mon capital victoire en trois jours", s'amuse-t-il.
Toujours est-il qu'à la veille de l'ultime journée, le coureur d'AG2R Citroën occupe toujours la tête, devant Edward Theuns (Trek-Segafredo) à 16" et Emils Liepins (Trek-Segafredo) à 18". Mais pas de quoi le griser. "Cet après-midi je vais perdre du temps sur le contre-la-montre, ce n'est pas ma spécialité. Mais je vais m'appliquer, pour respecter ce maillot blanc de leader." S'il s'applique comme les précédentes journées, peut-être n'est-il pas au bout de ses surprises.