C’est bien un loup qui a été retrouvé mort ce mercredi, le long de la voie ferrée entre Montmorillon et Lathus Saint-Rémy. La présence du loup dans le département de la Vienne n'avait pas été signalée depuis près d'un siècle.
C'est bien un loup qui a été retrouvé dans la Vienne ce mercredi. La préfecture l'a confirmé, l'animal a été découvert mort sur le bord des voies ferrées entre entre Montmorillon et Lathus-Saint-Rémy.
C'est sur la base d'une photographie transmise par un observateur, que l'Office Français de la Biodiversité, a "très rapidement pu authentifier cet animal comme étant très probablement un loup gris (Canis lupus lupus)".
Les critères morphologiques correspondent à ceux d'un loup : la taille, le poids mais aussi le pelage. Des analyses complémentaires vont cependant être réalisées sur l'animal.
Des bonds de plus de 500 kilomètres
L'Office Français de la Biodoversité souligne que l'espèce est connue pour sa grande capacité de dispersion, notamment en phase de recherche de territoire.
On peut juste dire que ce sont des individus en recherche de territoire et qui passent par notre territoire. Ce sont des animaux qui peuvent faire des bonds très importants en colonisation, on parle de 500, 800 kilomètres. On n'a pas d'animaux installés en Poitou-Charentes. Le plus proche, c'est le Cantal, à plusieurs centaines de kilomètres de chez nous.
Un premier signalement dans la Vienne
Il s'agit d'une "première" apparition dans la Vienne depuis près d'un siècle".
Depuis l'éradication du loup en France dans les années 30, et sa réapparition naturelle au début des années 1990, via l'Italie et les Alpes du Sud, c'est un premier signalement dans ce département.
"En Nouvelle-Aquitaine la présence du loup gris a été avérée en Dordogne dès 2015, puis de manière occasionnelle en Corrèze, Creuse, Charente-Maritime, Charente et en Pyrénées-Atlantiques de manière permanente depuis 2018", détaille la préfecture.
Des inquiétudes
L'observation de ce "canis lupus" a rapidement suscité des inquiétudes dans ce secteur d'élevage ovin.
"Cela va générer un stress supplémentaire pour les agriculteurs. C'est une mauvaise nouvelle pour toute la filière (IGP label rouge Agneau du Poitou-Charentes)", a estimé Audrey Tessereau, directrice du GIE (groupement d'intérêt économique) Ovin Centre-Ouest.
"Plus aucun département n'est épargné, ce qui n'est pas surprenant vu la capacité de déplacement de l'animal. Il va falloir mettre tout le monde autour de la table, agriculteurs, chasseurs, protection de la nature, pour prendre ce problème au sérieux",
A cette époque de l'année, les jeunes nés au printemps précédent prennent leur place au sein de la meute, contraignant d'autres congénères à chercher un nouveau territoire. Avec ce système de colonisation par "bonds", caractéristique de l'espèce, ces individus peuvent alors parcourir jusqu'à 800 km avant de se fixer, le plus souvent en passant inaperçus lors de leur trajet de dispersion, explique la préfecture.
Reportage de Jérôme Deboeuf et Christophe Guinot