Une détenue porte plainte contre cinq surveillantes de la prison de Poitiers-Vivonne pour "violences volontaires"

Une détenue de la maison d'arrêt de Poitiers-Vivonne a déposé une plainte pour "violences volontaires" et "menaces de mort" après, selon elle, une violente altercation le 2 février, révèle l'observatoire international des prisons. Selon le syndicat FO, "la détenue s’est tapée toute seule".

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Une détenue de la maison d'arrêt pour femmes de Poitiers-Vivonne a-t-elle été victime de "violences volontaires" et de "menaces de mort" de la part de cinq surveillantes, selon les termes de la plainte déposée auprès du procureur de la République de Poitiers, il y a une dizaine de jours ?

Selon son avocate, Me Camille Van Robais, jointe par France 3 Poitou-Charentes, sa cliente, âgée de 62 ans, incarcérée depuis 2013 et condamnée à 15 ans de prison pour homicide volontaire, présente des "contusions sur toutes les parties du corps", à l'exception du visage : des "ecchymoses sur tout le corps, des bleus énormes aux omoplates, au ventre, aux fesses et une fracture du bras".

Il est absolument impossible qu'elle se soit fait ça seule. 

Me Camille Van Robais, avocate de la plaignante

L'avocate, qui a pu voir des traces au cou de sa cliente estime qu'il s'agit des stigmates d'une "tentative de strangulation". 

"Il est absolument impossible qu'elle se soit fait ça seule", affirme-t-elle. Me Van Robais assure qu'un médecin légiste a constaté les ecchymoses le 17 février, soit deux semaines après les faits qui se sont déroulés le 2 février. Le certificat médical fait état de 42 jours d'ITT.

"Aujourd'hui, elle est encore fragile mais pas névrosée. Elle est apaisée et purge sa peine tranquillement."

Selon Me Van Robais, sa cliente a été passée à tabac dans une salle d'attente qui ne disposerait pas de caméras de surveillance. Elle demande néanmoins la saisie des bandes vidéo disponibles pour appuyer la plainte. 

Selon l'observatoire international des prisons (OIP) qui révèle cette histoire, les faits se sont déroulés alors que "l’administration de la prison organis(ait) une fouille de la cellule de (la plaignante)."

Toujours selon le récit dressé par l'OIP, confirmé à France 3 Poitou-Charentes par Me Van Robais, la détenue a été "contrainte de quitter sa cellule", "amenée à l’étage inférieur pour subir une fouille par palpation, puis placée dans une salle d’attente avant de pouvoir regagner sa cellule". L'OIP ajoute: "Dans les comptes-rendus d’incident (CRI) rédigés par la suite, les agents indiquent que la détenue aurait alors « hurlé et tapé violemment dans la porte provoquant du tapage de nature à troubler l’ordre et le bon fonctionnement » de l’établissement et que « la mise en prévention [au quartier disciplinaire] et l’usage de la force strictement nécessaire ont été l’unique moyen de mettre fin à l’incident »."

Les parties seront entendues par la justice

Le syndicat FO Service pénitentiaire affirme de son côté que « la détenue s’est tapée toute seule » et réfute tout acte de violence. Elle aurait refusé la fouille et serait devenue violente. Le syndicat estime que la vidéo surveillance confirmera ses affirmations.

Une enquête est actuellement en cours.

L'administration pénitenciaire indique avoir "informé le parquet sans délai" des événements du 2 février 2021, "conformément à l'article 40 du code de procédure pénale". Elle précise qu'après le dépôt de plainte de la détenue, "les parties seront (...) entendues" par la justice.

La détenue, elle, a demandé son transfert qui ne lui a pour l'instant pas été accordé.

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