Université de Poitiers : la nouvelle présidente Virginie Laval veut "remettre l'humain au cœur de l'université"

Ce mardi 1er décembre, l'Université de Poitiers change de tête. Ancienne vice-présidente en charge des formations, Virginie Laval prend les commandes de l'université pour les quatre prochaines années. Une gouvernance qu'elle souhaite "partagée" et "concertée".

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"Je suis Virginie Laval, pas Yves Jean, donc oui, il va y avoir du changement". La voix est assurée, claire. Pour cette première journée en tant que présidente de l'université de Poitiers, Virginie Laval n'arrête pas. Réunions en visioconférence, correspondance par mail, la nouvelle présidente met déjà la main à la pâte. "Je veux être une présidente qui concerte, qui écoute et sait prendre des décisions", promet-elle.

Gouvernance concertée

Première femme à la tête d'une vieille université forte de plus de 28.000 étudiants, Virginie Laval entend remettre l'humain au cœur de l'université. Élue à 62,5% des voix, son programme "d'ouverture", selon ses propres termes, a conquis. 

"Je suis très touchée de la confiance que m'apporte la fonction universitaire par rapport à ce projet. C'est une nouvelle page, et une nouvelle vie", remercie la nouvelle présidente de l'université.

Ancienne professeure de psychologie et chercheuse au centre de recherche sur la cognition et l'apprentissage, Virginie Laval est déjà bien connue dans l'université. Elle a occupé, pendant la précédente mandature, le poste de vice-présidente en charge des formations. 

"Ma méthode de gouvernance, que j'appliquais déjà, lors de mes anciens mandats, se base sur la concertation et la proximité avec les enseignants, les étudiants et les BIATSS (ndlr. les personnels ingénieurs, des bibliothèques, sociaux et de santé et techniques) ", envisage Virgine Laval.

Une volonté saluée par le SNPTES, l'un des deux syndicats d'enseignants siégeant au conseil d'administration, qui garde cependant quelques réserves. "Si Madame Laval nous donne la possibilité d'intervenir, et d'échanger, nous le ferons. Ce que nous souhaitons c'est agir du mieux possible", assure Sandrine Chevailler, secrétaire académique du SNPTES. 


S'engager pour les étudiants

Parmi ses objectifs : des partenariats forts, le renforcement du financement de la recherche ou l'adaptation des formations aux situations socio-économiques des étudiants. 

"Il y a des choses à conserver de l'ancienne mandature comme la mise en place de l'épicerie solidaire ou l'ouverture des droits des étudiants étrangers", analyse la nouvelle présidente de l'université de Poitiers. 

Une solidarité qui a su trouver un écho du côté des étudiants. Partie prenante du vote, l'AFEP (association fédérative des étudiants de Poitiers), première organisation représentative des étudiants, souligne l'engagement social de Virginie Laval. 

Sa volonté d'élargir l'accès à l'épicerie solidaire, la création d'un guichet unique avec le CROUS sont très importants pour nous.

Aurélien Brossard, premier vice-président de l'AFEP

Améliorer le quotidien des étudiants, c'est en effet l'une des clés du programme de Virginie Laval. Une amélioration qui passe aussi par la prise en compte de l'engagement des étudiants. 

"Aujourd’hui, lorsqu'un étudiant s'implique dans une association, travaille en tant que salariés ou s'engage dans des conseils, son expérience est peu valorisé. On peut vraiment améliorer les choses, et j'espère que cela va faire partie des changements des quatre prochaines années", espère Aurélien Brossard.

Maintenir le rayonnement

Pour constituer son équipe, Virginie Laval a su s'entourer de profils variés. "Il y a des enseignants de l'IAE, de sciences, et nous avons créé un nouveau poste de vice-président aux ressources humaines", explique Virginie Laval. Le poste a été attribué à Sébastien Laforge, enseignant chercheur en chimie. 

"C'est une équipe qui s'inscrit dans la continuité de la précédente, avec de nombreux membres de l'ancienne mandature, à commencer par la présidente elle-même", analyse Sandrine Chevailler, qui craint une prolongement des méthodes de la gouvernance précédente. "Madame Laval promet des changements, nous en sommes ravis, mais cette équipe ne reflète pas ce changement."

Pour l'heure, le syndicat reste perplexe et "attend de voir les actes pour juger et apprécier" la nouvelle présidente.

L'UNSA, de son côté, se félicite de cette nomination. "Nous étions en accord sur plus de points de son programme. Sa candidature est celle de la continuité pour préserver le rayonnement de l'université", précise Jean-François Roland, secrétaire régional de l'UNSA en Nouvelle-Aquitaine.
Une candidature qui a notamment plu grâce à sa volonté de renforcer la recherche. "Il va encore falloir développer la recherche et les formations longues, pour que l'université de Poitiers ne soit pas une université de premier cycle uniquement", précise Jean-François Roland. 

Si financer la recherche fait également partie des objectifs du SNPTES, Sandrine Chevailler assure que son syndicat attend surtout un "vrai dialogue" avec tous les personnels de l'université. "Ce n'était pas le cas sous l'ancienne présidence. Je crois en effet qu'il faut revoir la façon de considérer l'ensemble du personnel dans leur travail et leur participation aux décisions."

Parmi les mesures, la nouvelle présidente souhaite réinstaurer des licences en santé, alors les formations Paces avaient disparu. "C'est, en effet, nécessaire, car il y a le CHU de Poitiers derrière. Il ne faut surtout pas perdre notre rayonnement en nord-Aquitaine", assure le secrétaire régional de l'UNSA. 

Virginie Laval a désormais quatre ans pour "aller au bout" de ce programme.
Virginie Laval, la nouvelle présidente de l’Université de Poitiers demande le retour des étudiants en « présentiel ». Elle assure que tout est fait pour garantir leur accueil pour un second semestre « quasi normal ». Entretien : Elodie Gerard - JT 12/13 (02/12/2020)

 
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