Responsables de plusieurs cancers, dont celui du col de l'utérus, les papillomavirus font l'objet d'une lutte vaccinale depuis plus de vingt ans. Afin d'accélérer la prévention, le gouvernement met en place une grande campagne de vaccination dans les collèges, dès la classe de cinquième, et les parents ont jusqu'à jeudi soir pour donner leur consentement.
Annoncée à Jarnac en février dernier par le président de la République, la vaccination contre les papillomavirus doit débuter dès la semaine prochaine dans les collèges français.
La vaccination n'est pas obligatoire, même si elle est fortement recommandée, et les élèves de cinquième volontaires bénéficieront d'une première dose entre lundi 2 octobre et décembre, et d'une seconde au printemps, entre avril et juin.
Toutes les familles d'élèves de cinquième doivent remplir un formulaire pour autoriser, ou non, la vaccination de leur enfant. À quelques heures de la clôture des inscriptions pour l'injection, en Poitou-Charentes, le nombre de consentements recueillis est très loin du compte. Au 27 septembre, pour une population de 20 826 collégiens de cinquième, seule une famille sur trois avait retourné le formulaire, et le taux d'adhésion n'est que d'environ 20%. Ces chiffres devraient toutefois être revus à la hausse en fin de semaine, lorsque l'Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine aura recueilli tous les formulaires.
En France, la couverture vaccinale contre les papillomavirus reste trop faible. Dans la région, 9% des garçons et 46% des filles de moins de 16 ans, ont reçu les deux injections, alors que l'Organisation Mondiale de la Santé préconise une couverture vaccinale de 90% pour éliminer le cancer du col de l'utérus.
Un vaccin qui sauve des vies
Chaque année, les infections aux papillomavirus causent 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus et 6 000 nouveaux cas de cancers en France. Le cancer du col de l'utérus est le plus fréquent et cause un millier de décès annuels. Le vagin, la verge, l'anus et la sphère ORL (notamment la gorge et l'œsophage) sont aussi touchés.
En plus des cancers, les papillomavirus entraînent 30 à 50 000 cas de lésions précancéreuses qui présentent des risques obstétriques pour les patientes, et environ 100 000 condylomes (verrues génitales) douloureuses physiquement et psychologiquement.
Pour lutter contre ces infections, la vaccination est efficace à plus de 90% si elle est pratiquée avant le début de la vie sexuelle, des filles comme des garçons, car elles se peuvent se transmettre par un simple contact, par la peau ou les muqueuses, et pas uniquement au cours d'un rapport avec pénétration.