La consommation d'insectes, très courante en Asie, est encore marginale en France alors même qu'elle est encouragée par l'ONU. Rencontre avec un éleveur de vers comestibles dans la Vienne. Bon appétit !
"Tenebrio Molitor", c’est le nom savant des vers de farine que Thomas Puy élève à Coulombiers, près de Poitiers. Biologiste de formation, ce n’est qu’à la fin de ses études, il y a 4 ans, qu’il a eu envie de se lancer dans cette aventure
"Je vois l'élevage d'insectes comme une alternative, une diversification à l'alimentation, sans forcément remplacer totalement la viande", explique l'éleveur.
Il faut compter environ 3 mois que pour que le ver arrive à maturité avec une nourriture à base de céréales et de légumes. Et c’est après plusieurs phases : jeûne, ébouillantage, déshydratation et assaisonnement que le ver pourra être mangé.
Reste ensuite à convaincre le consommateur, souvent… circonspect. "Il y a encore un côté psychologique à voir et à manger un insecte, mais petit à petit, les mentalités commencent à changer" constate Thomas Puy.
Les insectes sont certes allergènes, mais riches en protéines et en nutriments. Maëva Bergeron, nutritionniste, explique : "Si on prend brut, 100 grammes de viande ou 100 grammes d'insectes, selon la variété d'insectes, on peut être sur une équivalence de viande, voire plus. Mais 100 grammes d'insectes, ça peut faire beaucoup sur une assiette, comparé à la viande qui se mange plus facilement."
Thomas Puy distribue sa production dans une demi-douzaine de magasins de la Vienne et sur internet. Il ne vit pas encore de l’élevage de vers comestibles, mais espère en faire un jour sa principale activité.