Pour les adolescents, c'est l'occasion de réaliser un rêve. Pour les pompiers de la Vienne, c'est l'espoir de faire naître des vocations et de commencer à former les sapeurs-pompiers volontaires ou professionnels de demain. Mais seuls vingt-quatre d'entre eux seront retenus à l'issue d'un concours exigeant et formateur.
Ils ont entre 13 et 15 ans. Tous rêvent de devenir jeunes sapeurs-pompiers. Mais pour cela, les places sont chères. Souvent, c'est pour ces jeunes Poitevins le premier vrai concours de la vie : motivation et sang-froid sont donc de rigueur. Car seule une poignée d'entre eux seront recrutés pour cette formation de trois ans. L'engouement que suscite le concours ravit les sapeurs-pompiers de la Vienne qui espèrent, à terme, pouvoir garnir leurs rangs de pompiers volontaires, voire professionnels.
Plus d'une centaine de candidats
Sur le côté, les parents, venus soutenir leurs enfants. La fierté est dans tous les regards. "On est parfois plus stressés qu'eux", glisse une maman.
Les candidats au concours de jeunes sapeurs-pompiers se surpassent dans les épreuves sportives. Sur une journée, ils sont 114 dans la Vienne à passer les épreuves sportives, écrites et orales du concours. Celles-ci sont calquées sur celles des adultes, pour les préparer au futur. "Ces épreuves vont leur permettre de se confronter aux réalités de plus tard, c'est une vraie preuve de maturité", considère le capitaine Adrien Gransagne, responsable des jeunes sapeurs-pompiers de la Vienne.
Cela fait trois mois que Margot Manessier s'y prépare chaque jour. À 14 ans, la collégienne veut se préparer au mieux pour réaliser son rêve : devenir sapeurs-pompiers de Paris. "Je fais des exercices physiques par jour et le soir, je travaille les écrits et les oraux, raconte-t-elle. C'est mon rêve de petite fille et j'aimerais rendre fière ma famille, donc je suis à fond dedans."
C'est un métier qui me passionne parce qu'il y a beaucoup d'action et du sport, c'est tout ce que j'aime. Et c'est aussi le fait d'aider les gens.
Margot Monassier, candidate au concours de jeunes sapeurs-pompiers de la Vienne
Mais pour y parvenir, la tâche est ardue. Seulement vingt-quatre adolescents seront recrutés pour une centaine de candidats. "À Poitiers, par exemple, pour huit candidats retenus, ils sont cinquante-cinq à se présenter. Donc, on est obligé de passer par des sélections, on n'a pas le choix", explique Arnaud Adalbert Demartaizé, formateur à la section de Poitiers.
Dans la Vienne, il y a une centaine de jeunes sapeurs-pompiers sur trois années de formation. Ils sont répartis en cinq sections. "On ne peut pas en recruter plus de vingt-quatre, car les quarante formateurs sont des gens qui font cela en plus de leur engagement de pompier volontaire ou professionnel. On n'a pas assez de monde dans tout le département pour ouvrir plus de places", justifie le responsable des jeunes sapeurs-pompiers du département, Adrien Gransagne.
Les soldats du feu de demain ?
Au vu du nombre de candidats, les pompiers de la Vienne aimeraient pouvoir recruter plus de jeunes. Car les jeunes sapeurs-pompiers sont autant de ressources potentielles pour garnir les rangs des adultes à l'avenir. "On a beaucoup de difficultés à recruter des pompiers volontaires, c'est un engagement qui va de 16 à 50 ans. Les jeunes sapeurs-pompiers sont un vrai vivier dans la mesure où l'on a un fort taux d'engagement de nos jeunes sapeurs-pompiers, au bout de trois ans de formation, pour devenir sapeurs-pompiers volontaires", assure Adrien Gransagne. Il en veut pour preuve les trente-deux jeunes sapeurs-pompiers recrutés pompiers volontaires à la fin de la formation sur une promotion de trente-quatre.
Un chemin qui semble naturel pour Margot Monassier : la jeune fille a été admise. Le rêve ne fait que commencer.