L'un des avocats des victimes affirme disposer de preuves montrant que l'anesthésiste de Besançon, placé sous contrôle judiciaire chez ses parents près de Poitiers, serait notamment entré en contact avec d'anciens collègues.
Selon nos confrères de France 3 Franche-Comté, qui se sont s'entretenus avec l'un des avocats des parties civiles dans ce dossier, Frédéric Péchier n'aurait pas respecté son contrôle judiciaire.
"Écoutes téléphoniques"
L'anesthésiste de Besançon, mis en examen pour 24 tentatives d'empoisonnement, serait entré en contact à plusieurs reprises, via des proches, avec ses anciens collègues de la clinique Saint-Vincent et le personnel soignant pour influencer leurs déclarations et obtenir des informations sur l'instruction en cours.Toujours selon Me Berna, Frédéric Péchier aurait également falsifié des rapports d'expertise réalisés par des confrères, à sa demande, pour sa défense. Il aurait modifié des phrases et supprimé des réponses qui n'allaient pas dans son sens.On en a la preuve par les écoutes téléphoniques, précise Me Berna.
"Stratégie judiciaire"
À ces accusations, l'avocat du Dr Péchier, Me Randall Schwoerderffer, a réagi. "Tout ceci relève d'une stratégie judiciaire. Quotidiennement sortent des éléments dont l'interprétation est à charge."
Plus on approche de la date, plus "on" tente de peser sur le dossier, a ajouté Me Schwoerderffer.
Cette déclaration de Frédéric Berna intervient alors que mercredi 12 juin au matin, à 9 h, Frédéric Péchier passe devant la chambre d'instruction de la Cour d'Appel et saura s'il est écroué ou non.
En effet, le parquet avait fait appel il y a trois semaines de la décision du Juge de la liberté et de la détention de ne pas incarcérer l'anesthésiste à l'issue de sa garde à vue le 16 mai 2019.
Frédéric Péchier, qui n'a plus le droit de se rendre à Besançon ou à Montfaucon où il réside en tant normal, est venu s'installer dans sa région d'origine, près de Poitiers où résident ses parents.
Sa mère, aujourd’hui retraitée était cadre infirmière en oncologie au CHU de Poitiers, et son père continue d’effectuer des remplacements dans le département au service anesthésie-réanimation au même hôpital.
Reportage de Stéphanie Bourgeot, Guillaume Le Goff (intervenants : Randall Schwerdorffer, avocat du Dr Péchier ; Sandra Simard, présidente de l'association de victimes AVAPOLVI ; Frédéric Berna, avocat des parties civiles)