Plusieurs communes rêvent de construire leur maison de santé mais le projet peut vite se transformer en chimère, comme à Avanton, où la structure a été montée avant d'y associer les médecins. Résultat : la maison de santé doit ouvrir le 1er avril mais il manque deux généralistes.
"Les jeunes médecins préfèrent s'installer dans un centre hospitalier plutôt qu'en zone rurale comme chez nous".
Anita Poupeau, maire d'Avanton est déçue. La commune, située à 20 kms de Poitiers, a investi 430 000 euros dans la construction d'une maison de santé qui doit ouvrir le 1er avril. Et pour le moment, seules une infirmière et une ostéopathe se sont engagées."Pourtant nous avons voté des aides à l'installation", explique madame le maire. " Les nouveaux médecins auront des demi-loyers les trois premiers mois".
Mais apparemment cela ne suffit pas pour attirer les jeunes médecins.
C'est long et compliqué de se créer une patientèle
" Il faut qu'ils se créent leur patientèle. Cela prend du temps et c'est compliqué", assure Franck Duclos, président du Conseil de l'Ordre des médecins de la Vienne. Et d'ajouter : " les jeunes médecins cherchent avant tout à s'associer avec d'autres médecins. Ils ne veulent plus travailler seuls. " 750 maisons de santé en France
Pourtant, les maisons de santé ont le vent en poupe. Plus de 750 sont actuellement en service en France. Les financements sont assurés par l'Etat et les collectivités territoriales, pourvu que les groupements aient obtenu le label.L’avis de l’Agence régionale de santé et de l’Ordre départemental des médecins est demandé avant la labellisation.
Dans le cas d'Avanton, le projet médical n'a pas été validé par les autorités de santé, du coup la commune n'a pas reçu de subventions.
Reportage d'Ingrid Gallou, Thomas Chapuzot et Christophe Pougeas :
Reportage d'Ingrid Gallou, Thomas Chapuzot et Christophe Pougeas