Au onzième jour du mouvement national des surveillants de prison, les gardiens du centre pénitentiaire de Poitiers - Vivonne durcissent leur action. Ce matin, ils ont déposé les clés.
Les gardiens du centre pénitentiaire Poitiers - Vivonne ont durci leur mouvement, jeudi matin.
A 6h, à l'issue d'un vote, 50 surveillants de la prison ont choisi de déposer les clés, c'est-à-dire, de ne pas prendre leur service. Ils ont empêché les entrées et les sorties.
Service minimum
Face à cette situation, la direction du centre pénitentiaire a fait appel aux gendarmes de la force de sécurité intérieure pour assurer le fonctionnement minimum de la prison.
Dix-sept gendarmes sont entrés ce matin dans la prison pour assurer les promenades, les repas, et quelques parloirs.
Aucune tension n'est à déplorer entre gardiens de prison et gendarmes.
En tout, en France, 116 des 188 prisons étaient touchées à des degrés divers encore aujourd'hui, avec un "refus de prise de service total ou partiel dans 72 établissements" et des "barrages filtrant ou bloquant dans 84 établissements", selon des informations transmises à l'AFP par la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP).
Nouveau "projet d'accord"
Au même moment, à Paris, la Chancellerie a commencé à présenter aux syndicats pénitentiaires un nouveau "projet d'accord" pour mettre fin au mouvement des surveillants.
"Le ministère a mis une enveloppe de 30 millions d'euros sur la table : il y a des progrès sur certains points sécuritaires, sur certaines primes, mais il n'est pour le moment pas question de changer les statuts", selon une source syndicale interrogée par l'AFP.
La question du changement de statut dans la fonction publique pour les surveillants reste "une ligne rouge" pour certains, dont le syndicat FO-Pénitentiaire.
Le mouvement
Le mouvement des gardiens de prison a été lancé après l'agression de surveillants par un détenu jihadiste à Vendin-le-Viel (Pas-de-Calais) le 11 janvier et s'est amplifié à la suite d'une série d'agressions, de négociations infructueuses et de l'implication tardive de la Garde des Sceaux et ministre de la Justice, Nicole Belloubet, en première ligne.