Suspension du prof de philo de Poitiers : que sait-on exactement ?

L'affaire a fait et continue à faire grand bruit. La suspension de Jean-François Chazerans par le rectorat de Poitiers alimente un débat sur la liberté d'expression et la position des enseignants face à leurs élèves. Retour en détails sur une polémique qui n'en finit pas.

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Que reproche-ton au professeur de philosophie du lycée Victor-Hugo de Poitiers ?

Des parents d'élèves ont alerté le rectorat en accusant Jean-François Chazerans d'avoir "perturbé la minute de silence" organisée le jeudi 8 janvier en mémoire des victimes de la tuerie à Charlie Hebdo. Ces parents d'élèves se sont basés sur le récit de lycéens qui racontent que "l'enseignant aurait tenu des propos déplacés."

Que s'est-il passé ce matin du 8 janvier ?

En fait, J.F. Chazerans a animé un débat dans les classes de terminale dont il avait la charge et les élèves qui témoignent conviennent que leur professeur a pu "tenir des propos provoquant comme il le fait habituellement", ajoutent-ils, pour permettre à des discussions d'émerger lors de débats contradictoires. Quant à sa participation à la minute de silence, le professeur explique "qu'il n'y était pas", mais chacun était libre d'y assister ou pas. C'est l'un des points faibles de l'argumentation du rectorat : comment perturber une minute de silence à laquelle on n'assiste pas ?


Quelle a été la réaction de l'Education nationale ?

Lundi 19 janvier, 6 élèves d'une classe de terminale ont été convoqués par la proviseure du lycée Victor Hugo, Marlène Poyer, pour leur demander ce qui avait été dit pendant les débats. Dans le même temps, Jean-François Chazerans est entendu par deux inspecteurs d'académie. Il ressortira de cet entretien "abasourdi", expliquant que "bien évidemment il ne pouvait en aucune manière soutenir les terroristes qui tuent des gens". 


Quelles suites a donné le rectorat de Poitiers ?

Le recteur Jacques Moret a donc envoyé une lettre au professeur de philosophie pour lui annoncer sa suspension pour une durée de 4 mois avec maintien de son salaire. Les cours sont assurés par un autre professeur. Parallèlement le rectorat a saisi le Parquet de Poitiers en lui demandant d'ouvrir une information judiciaire pour "apologie d'actes de terrorisme".  L'enquête a été confiée à la police judiciaire qui entendra J.F.Chazerans la semaine prochaine.

Quelle a été la mobilisation autour de cette affaire ?

Collègues, anciens ou actuels élèves, ils sont nombreux à dénoncer la mesure qui frappe le prof de philo. Une page Facebook intitulée "Soutien à Jean-François Chazerans" compte déjà plus de 600 membres. Le syndicat Snes-FSU a pris aussi la défense de l'enseignant et l'intersyndicale du lycée Victor-Hugo annonce le dépôt d'un préavis de grève. Par ailleurs plus de 200 personnes ont manifesté leur soutien avec le prof de philo en se rassemblant devant l'Hôtel de ville de Poitiers hier mercredi.


Quelle est la position du rectorat ?

Silencieux pendant plusieurs jours, le recteur Jacques Moret s'est exprimé hier mercredi devant la caméra de F3 Poitou-Charentes, expliquant : "Je me dois de protéger les élèves et les enseignants par rapport à ce qui se passe à l'intérieur de l'école. Il y a eu une plainte de parents d'élèves, j'examine la plainte."
Quant au Parquet de Poitiers, il ne communique pas et continue à instruire la plainte pour "apologie d'actes terroristes". Bref, l'histoire du prof de philo de Poitiers suspendu ne fait que commencer.





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