Le Truvada, un traitement préventif qui réduirait de 86 à 95% le risque d'infection lors d'un rapport sexuel non protégé, arrive bientôt dans les pharmacies. L'association AIDES et les centres hospitaliers du Poitou-Charentes tentent de coordonner leurs efforts dans la lutte contre le Sida.
"C'est une révolution", s'enthousiasme le coordinateur régional du Poitou-Charentes de Aides, Quentin Jacoux. Marisol Touraine a annoncé l'autorisation du Truvada, un traitement préventif très efficace contre le Sida, s'il est pris avant et après chaque comportement à risque.
Un traitement préventif pour les personnes aux comportements à risque
Le médicament ne pourra être prescrit que pour des personnes très exposées au risque de contamination. Elles devront passer un entretien avec un médecin spécialisé ou se rendrent dans un centre de dépistage. Le Truvada sera entièrement remboursé par la sécurité sociale, a promis la ministre de la Santé. Ce traitement est avant tout destiné aux hommes ayant des relations non protégées avec d'autres hommes, soient plusieurs dizaines de milliers de personnes en France."Ce traitement ne vient pas remplacer le préservatif", insiste Quentin Jacoux.
"C'est un moyen parmi d'autres que nous nous mettons à disposition", explique-t-il. "L'autorisation par la ministre de la prophylaxie pré-exposition (Prep) va nous permettre de mieux prévenir l'infection des personnes très exposées au risque contamination", affirme-t-on à Aides.
Les associations rencontrent un obstacle. Beaucoup de bisexuels vivent dans une forme de déni de leur sexualité et n'osent pas se présenter aux centres de dépistage. C'est pourquoi l'association continuera à tenter d'aller au devant de ces personnes en intervenant dans les lieux qu'elles fréquentent : les saunas gays, certains sex-shop, des lieux de drague en extérieur...
Vers une meilleure collaboration entre les associations et les médecins ?
L'association travaillera à partir de la mi-décembre en partenariat avec le CHU de Poitiers. Un infectiologue sera là pour dépister les patients et les militants de Aides lui feront passer des entretiens afin de trouver le mode de prévention le plus adapté à sa sexualité.Cette collaboration est l'autre grande nouveauté de ces derniers mois. "Les mentalités commencent à évoluer", résume Quentin Jacoux de Aides. Les médecins et les associations ont toujours eu tendance à se méfier les uns des autres. Le rapprochement définitif entre ces deux mondes, associatif et médical, serait peut-être la prochaine étape à franchir pour mieux prévenir les risques de contamination.
Retrouvez également le reportage d'Isabel Hirsch, Thomas Chapuzot et Alexandre Liegard :
Journée mondiale pour la lutte contre le sida, mardi 1er décembre :
- Quentin Jacoux, coordinateur régional du Poitou-Charentes de Aides, sera l'invité du Midi Pile.
- Gwenaël Le Moal, practicien hospitalier, spécialiste des maladies infectieuses au CHU de Poitiers viendra, quant à lui, sur le plateau du 19/20