Certains monuments aux morts d'Occitanie sont remarquables. C'est ce qu'indique un livre publié en 2018, intitulé : "L'art de la guerre. Les monuments aux morts remarquables d’Occitanie". Voici quelques exemples.
En 1919, le gouvernement français décide de subventionner des monuments dans chaque commune à hauteur du nombre de soldats morts pour la France lors de la Première guerre mondiale. En Occitanie, certains de ces monuments sont particuliers. A commencer par celui de la commune de Bonnac en Ariège. En effet, cette dernière n'a pas attendu la loi de 1919 pour ériger son monument. Ce dernier a été construit en 1916, à l'initiative du maire de la commune de l'époque. Le premier monument aux morts d'Ariège voit ainsi le jour. Presque un siècle plus tard, en 2014, des recherches révèlent qu'un mort a été oublié : son nom sera ajouté au monument cette année-là.
Des histoires de monuments aux morts comme celle-là, il y en a plusieurs en Occitanie. Soixante-dix-huit sont répertoriés dans l'ouvrage : "L'art de la guerre. Les monuments aux morts remarquables d’Occitanie" écrit par un collectif d'auteurs de la région et publié en 2018. Parmi eux, "six sont protégés depuis des années au titre des monuments historiques et trois autres ont leurs statues inscrites en 2007 au titre des objets" indique le quatrième de couverture. Certains sont remarquables pour le renom de l'artiste qui les a conçu, d'autres pour le choix de l'emplacement ou encore pour une forme ou un matériau inattendu.
Histoire des trois têtes à Capoulet-et-Junac en Ariège
A Capoulet-et-Junac en Ariège, il n'y avait pas de monuments aux morts jusqu'en 1935. Pourtant, le village avait "lui aussi payé un lourd impôt du sang à la Grande Guerre" indique un écriteau disposé à côté du monument. Le maire de l'époque, Paul Voivenel "ne peut rester indifférent à cet état de fait. Comme tout ce qu'il entreprend, ce monument, doit être exceptionnel". Il se rend alors auprès de la veuve d'Antoine Bourdelle, le célèbre sculpteur montalbanais, qui le conduit dans l'atelier de ce dernier et lui laisse faire son choix. La sculpture est offerte par l'épouse de l'artiste, à la commune.
A Toulouse, un hommage aux sportifs morts au combat
A Toulouse un monument aux mort est lui aussi l'oeuvre d'Antoine Bourdelle, et lui aussi une commande de Paul Voivenel, alors président du comité des Pyrénées de la Fédération française de Rugby. Il s'agit d'une sculpture située place Heraclès. A l'origine, elle est dédiée au rugbyman toulousain Alfred Mayssonnié dont une stèle sera ajoutée par la suite. Au final, ce monument aux morts est un hommage aux sportifs morts au combat.
La pleureuse de Campan dans les Hautes-Pyrénées
Inauguré le 28 novembre 1926, le monument aux morts de la commune de Campan dans les Hautes-Pyrénées rend hommage aux mères et aux veuves. Il ne comporte aucune dédicace. Seules inscriptions : les dates du conflit et la liste des morts. La pleureuse que constitue ce monument est l'oeuvre d'Edmond Chrétien, un sculpteur spécialisé dans la réalisation de monuments aux morts qui se démarque de ses autres productions avec celle-ci, indique l'ouvrage "L'art de la guerre. Les monuments aux morts remarquables d’Occitanie".
Un arc de triomphe en brique cuite à Albi dans le Tarn
A Albi, le monument aux morts fait exception parce qu'il est composé majoritairement de brique cuite. A l'époque, on s'en sert peu mais dans notre région, elles sont traditionnelles. Aussi, les grandes villes obtiennent les modèles les plus chers. A Albi, commune qui compte alors 26 628 habitants, l'arc de triomphe en guise de monument aux morts aurait couté 280 000 francs.