Le ministre du redressement productif a affirmé que le site de Toulouse ne sera pas fermé, que Sanofi ne procèdera à aucun licenciement. Les salariés toulousains sont néanmoins très loin d'être rassurés.
Pourquoi le personnel de Sanofi à Toulouse est-il perplexe ?
Les salariés entendent bien la nécessité politique de telles annonces mais doutent de leur réelles efficacités. La direction, interrogée sur les déclarations d'Arnaud Montebourg, a affirmé que les propos du ministre du redressement productif n'engagent que lui. "On a l'impression que c'est encore une opération de communication de la part de la direction et que le gouvernement s'est bêtement fait avoir une nouvelle fois", a aussitôt réagi Thierry Bodin, élu CGT de la branche Recherche chez Sanofi. Si Toulouse ne devait perdre qu'une partie de ses emplois cette fois-ci, les 640 salariés craignent que ce ne soit qu'un sursis pour leur site. Selon Laurent Besson-Imbert, délégué syndical SUD-Chimie, "on a déjà subi sur Toulouse une centaine de suppressions de postes (avec une précédente réorganisation), on nous en supprimerait encore cent, et nous on s'attend bien à ce que dans six mois, un an ou deux ans, on nous dise: vous êtes 200 de moins, c'est un petit site et il n'est plus performant, donc il faut bien fermer, excusez-nous".
Qu'est ce que cela change ?
Pas grand-chose. Quand bien même les déclarations d'Arnaud Montebourg concernant le site de Toulouse se vérifiaient, cela impliquerait le transfert des activités anti-infectieux dans la région Lyonnaise et celles consacrées à la chimie liée à l'anti-infectieux à Vitry-Alfortville. Soit une perte de 96 postes pour Toulouse selon les syndicats. Les élus s'alarment donc que soit comme actée la volonté de Sanofi de transférer ailleurs certaines activités toulousaines employant une centaine de personnes
Le ministre du redressement productif a également annoncé que Sanofi ne mettrait pas en place un plan de licenciement mais un plan de départs volontaires. Là non plus, rien de nouveau car car Christian Lajoux, president France de Sanofi, avait déjà annoncé qu'il n'y aurait "aucun licenciement sec".
"Tout ça, c'est du vent, tempère Philippe Guérin-Pétrement, délégué Force ouvrière (FO) chez Sanofi. La direction s'était déjà engagée en interne à ce qu'il n'y ait pas de licenciements secs et le site de Toulouse est toujours menacé. En clair, rien n'est réglé sur le fond, tout ça, ce n'est que de la communication."
Et maintenant ?
Les syndicats persistent à demander le retrait pur et simple du plan social. Lors des CCE de ce jeudi, selon des sources syndicales, les vifs échanges ont conduit à des interruptions de séance. "Cela se passe mal parce que la direction veut parler des mesures sociales d'accompagnement et pas de la justification du plan", a-t-on indiqué. Ce vendredi, l'intersyndicale doit être reçue par Arnaud Montebourg.
En 2011, le groupe Sanofi a réalisé plus de 33 milliards d'euros de chiffre d'affaires et des bénéfices de près de 9 milliards. Le groupe est en passe de devenir la première capitalisation boursière française. Il a annoncé la disparition de 914 emplois en France.