La communauté juive de Toulouse s'apprête à recevoir Benjamin Netanyahu

Les responsables de la communauté juive toulousaine, traumatisée par les crimes de Mohamed Merah, voient dans la visite jeudi du premier ministre israélien Benjamin Netanayahu un message "contre l'obscurantisme" des islamistes radicaux.

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Benjamin  Netanyahu tient ainsi la promesse faite lors des obsèques des victimes à Jérusalem de rendre visite à la communauté toulousaine, la quatrième de France, après les crimes commis par Mohammed Merah avait tué trois enfants et un enseignant juifs le 19 mars. Il sera accompagné du président François Hollande.

"Il y a eu une prise de conscience planétaire après les crimes de Merah contre trois soldats français puis contre les enfants juifs que cette haine allait au-delà des Juifs, contre toutes les valeurs de liberté et d'égalité", dit Arié Bensemhoun, président du consistoire régional. Les Juifs restent "inquiets" mais pour M. Bensemhoun, "ils sont d'un calme et d'une dignité remarquables, ce sont des Républicains exemplaires". "On se rend compte que le combat à mener est désormais celui de tous les démocrates" ajoute-t-il, à deux jours de la visite du chef de gouvernement israélien à l'école Ozar Hatorah (rebaptisée Or Torah), où furent abattues les victimes juives de Mohammed Merah.
                           
« Les jeunes des quartiers sont perdus »

"Là où Merah voulait mettre la République à genoux, il l'a réveillée", déclare M.Bensemhoun, saluant le démantèlement d'un réseau qui avait fait exploser une grenade devant une épicerie casher du Val d'Oise. Avec Nicole Yardeni, présidente en Midi-Pyrénées du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), ils insistent sur "le travail pédagogique à mener". "Les jeunes des quartiers sont perdus faute d'avoir été intégrés dans la société mais aussi élevés, comme le dit avec beaucoup de charisme", Latifa Ibn Ziaten, la mère du premier soldat tué par Merah, souligne Mme Yardeni. Pour les deux responsables, ces jeunes "sont les proies de gens dont l'idéologie politique plus que religieuse vise à intimider l'Occident et à créer des dictatures dans le monde arabo musulman".

« Nous ne recevons pas un candidat »

D'après la responsable du Crif, la joie de recevoir M. Netanyahu "ne fait pas débat", même si le Premier ministre est en campagne électorale, uni à la formation ultra-nationaliste du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman. "Je reçois le Premier ministre israélien dans une ville où la plupart des juifs ont de la famille en Israël, ce qui créé un lien très fort, je ne reçois pas un candidat et je ne me prononce pas sur ses alliances", a-t-elle ajouté.
M. Bensemhoun veut croire "qu'un monde meilleur est à notre portée, car ce qui se passe dans le monde arabe présente à la fois de bons et de mauvais côtés", mais il récuse toute confusion avec le conflit israélo-palestinien: "De manière fantasmatique, l'antisionisme devient le cheval de Troie de l'islamisme", estime-t-il. Selon lui "le conflit se réglera quand on comprendra que les Juifs ne sont pas frappés d'indignité, les Arabes non plus".

« Non, Netanyahu n'est pas bienvenu en France".

Le collectif Solidarité Palestine qui regroupe associations, syndicats et partis de la gauche de la gauche manifestera pourtant à Toulouse comme ailleurs sur le thème: "Non Netanyahu n'est pas bienvenu en France". Il lui reproche "la colonisation systématique des territoires palestiniens (...),  le blocus de Gaza (...), ses menaces d'intervention contre l'Iran".
La manifestation aura lieu mercredi, comme à Paris, et non jeudi. "On se bat contre la volonté d'entraîner la France dans une intervention en Iran, pas contre l'hommage aux victimes de Merah", expliquait un membre du collectif.
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