Nabil Mabtoul a trouvé la mort dans la nuit du 26 au 27 juin 2012, au cours d'une intervention de la BAC. Un policier est mis en examen pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Une reconstitution a eu lieu ce jeudi soir.
Nabil Mabtoul est mort dans la nuit du 26 au 27 juin 2012 au cours d'une tentative d'interpellation de la brigade anti-criminalité (BAC) à Millau. Un policier a été mis en examen pour "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique". Une reconstitution a eu lieu ce jeudi soir à 19h00, à Millau.
Rappel des faits
Dans la nuit du 26 au 27 juin 2012, deux policiers de la Brigade anti-criminalité de Millau décident d'intercepter une voiture pour deux infractions routières bénignes et parce qu'ils soupçonnent le véhicule de servir à transporter de la drogue. Ils tentent de l'intercepter alors qu'elle arrive à vive allure sur un rond-point. Après une course poursuite, la voiture fait un demi-tour brutal et les deux policiers descendent de leur propre véhicule pour s'avancer à pied vers le fuyard. Celui-ci accélère alors en direction des policiers, qui ouvrent chacun le feu une fois. La voiture finit sa course contre un poteau, dans une station service. A l'intérieur, son conducteur est décédé.Dans un premier temps, le procureur de la République indique que le fuyard, Nabil Mabtoul est mort dans l'accident de sa voiture. Il indique que le médecin qui l'a examiné n'a pas trouvé d'impact de balle sur son corps.
L'inspection générale de la police nationale (IGPN), à qui les investigations ont été confiées après les coups de feu, découvre 1,6 kilos de résine de cannabis dans la voiture.
Un policier mis en examen
L'autopsie révèle finalement que Nabil Mabtoul a été tué par une balle tirée par l'un des policiers.Le policier auteur du tir mortel est mis en examen "pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique". Le brigadier est placé sous contrôle judiciaire, avec l'interdiction d'exercer les fonctions de policier et de porter une arme. Ce chef de mise en examen, avec la circonstance aggravante de faits commis par "personne dépositaire de l'autorité publique", est une qualification criminelle qui peut conduire son auteur devant une cour d'assises.