Le combat juridique des anciens salariés de Molex se poursuit ce mardi devant la Cour d'appel de Toulouse. La maison-mère de Molex, basée aux Etats-Unis conteste une décision des prud'hommes. Le délibéré sera connu le 7 février.
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Le combat juridique des anciens salariés de Molex se poursuit ce mardi devant la Cour d'appel de Toulouse. La maison-mère de Molex, basée aux Etats-Unis conteste en effet une décision du tribunal des prud'hommes la reconnaissant comme co-employeurs des salariés de l'usine de Villemur-sur-Tarn. Donc co-responsable des licenciements. Ce que Américains ont fort peu goûté puisqu'ils remettent en cause non seulement la décision mais également la compétence des prud'hommes pour juger ce dossier.
En revanche, pour les ex-salariés de Molex, dont une soixantaine ont assisté à l'audience, la maison mère américaine était au moins leur co-employeur, et doit être tenue pour responsable des licenciements qu'ils jugent abusifs.
On connaîtra la décision de la cour d'appel le 7 février prochain.
Extraits d'audience
L'avocate du groupe américain qui avait fait appel de la décision des Prud'hommes, Me Laurence Dumure-Lambert, du cabinet Mayer-Brown, a soutenu que Molex Inc "n'était pas l'employeur", et que ce tribunal ne pouvait donc pas se déclarer compétent.
L'avocat de 190 des anciens salariés de l'usine de connectique automobile Molex automotive SARL de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), Me Jean-Marc Denjean, a souligné en revanche que "le rôle de Molex Inc a été essentiel dans les décisions prises" menant à la fermeture de l'entreprise. Selon lui, "Molex Inc est toujours intervenu dans la procédure" et la direction de Villemur-sur-Tarn "était aux ordres des Américains, mettait en oeuvre la musique décidée de l'autre côté de l'Atlantique". "Ce sont les dirigeants américains qui ont mis en oeuvre les licenciements", a-t-il affirmé.
"On ne voit jamais apparaître Molex Automotive (la filiale française) dans la procédure de réorganisation", a appuyé Me Hubert de Frémont, l'avocat des AGS, organisme patronal français qui a dû se substituer à Molex SARL quand le groupe américain a poussé sa filiale à la liquidation en interrompant le financement du plan social en octobre 2010. Par ailleurs, a-t-il souligné, lors des négociations, il y avait souvent "des suspensions de séance pour que les dirgigeants de Molex Automotive appellent le groupe " Molex Inc. "Il y avait donc bien un ordre hiérarchique du groupe", a-t-il dit. Pour l'avocat du mandataire liquidateur, Me Julien Duffour, "tous les choix stratégiques ont été pris par Molex Inc".
L'intersyndicale CGT-CFDT-FO-CGC-CFTC a toujours contesté la justification économique de la fermeture, assurant que l'usine était "rentable". Pour Me Denjean, la fermeture du site de Villemur a été prise "pour augmenter les dividendes des actionnaires, ce qui n'est pas un motif de licenciement". Les 283 salariés du site de Villemur-sur-Tarn avaient été licenciés après 10 mois de lutte acharnée en 2008/2009. Seuls une cinquantaine avaient pu être embauchés par un repreneur partiel.
