Une recommandation de l'EASA préconise la modifications de sondes mesurant l'angle d'attaque sur des A330 et A320. Deux syndicats de pilotes d'Air France demandent leur remplacement pur et simple.
Deux syndicats de pilote, le SNPL AF Alpa et le Spaf, ont réagi aux directives de l'Agence européenne de sécurité aérienne (EASA) après un incident en vol d'une compagnie asiatique, demandant le remplacement de sondes sur des Airbus.
Après un incident sur un A330 au cours duquel toutes les sondes de mesure de l'incidence se sont bloquées en phase d'ascension, l'EASA a émis deux directives de navigabilité recommandant des modifications sur les sondes mesurant l'angle d'attaque (Angle of Attack ou AOA) sur les long-courriers A330 et moyen-courriers A320 d'Airbus. En collaboration avec le constructeur, elle a en outre édicté une procédure permettant aux pilotes de ligne de pouvoir faire face à ces problèmes de sonde.
Selon les deux syndicats, neuf avions de type Airbus A320 à Air France sont équipés de ce type de sondes et cinq cent appareils au total dans le monde.
Le SNPL AF Alpa (Syndicat National des Pilotes de ligne d'Air France), largement majoritaire, a jugé nécessaire que les sondes douteuses équipant les Airbus soient remplacées "dans les plus brefs délais", au delà de la procédure édictée. "Nous ne pouvons nous satisfaire que le constructeur et l'autorité viennent, par une simple procédure, suppléer de manière définitive ce qui semble bien être une lacune grave d'un élément aussi vital pour la conduite du vol", indique Jean-Louis Barber, président du SNPL AF Alpa.
"Une nouvelle fois, la philosophie d'Airbus dont les protections du domaine de vol prennent l'ascendant sur les ordres des pilotes est prise en défaut", indique le syndicat. "Il devient de plus en plus évident qu'une solution pour que les pilotes puissent rester maîtres de leur avion en toute circonstance doit être trouvée", ajoute-t-il notamment. Pour sa part, le SPAF "recommande aux pilotes de refuser de voler sur les avions concernés jusqu'au changement des sondes qui les équipent".
Selon l'EASA, ces sondes n'ont rien à voir avec les sondes de mesure de vitesse dites Pitot, fabriquées par Thales, mises en cause dans le crash d'un A330 d'Air France au large du Brésil le 1er juin 2009, qui avait fait 228 morts. Thales a, de son côté, indiqué que "les recommandations de l'AESA portent sur le démontage des plaques coniques de protection des sondes" et pas "sur les sondes AOA en tant que telles". Il ajoute qu'il est bien le fournisseur de ces sondes AOA, mais n'est pas en revanche "responsable" de ces plaques coniques.