"Etat de siège", c'est le titre d'un livre de témoignages de 10 habitants du 17 rue du Sergent Vigné qui ont vécu "de l'intérieur" l'assaut contre Merah en mars 2012. Ecrire pour témoigner et "se libérer"
Ils sont dix. Ils habitent au 17 rue du Sergent Vigné et ils ont vécu "de l'intérieur" l'intervention du Raid contre Mohamed Merah. Quelques mois plus tard, au sein de leur collectif, ils ont décidé de créer un atelier d'écriture. Ecrire pour parler. Parler pour se libérer du poids d'un événement qui les a dépassé. Et puis ces ex-voisins du terroriste toulousain ont contacté une maison d'édition pour envisager une publication. Et voilà cette dizaine de témoignages, réunis dans un livre "Etat de siège, l'affaire Merah vécue de l'intérieur", à paraître dans quelques semaines.
Dix histoires pareilles et différentes
"C'est dix fois la même histoire, indique l'éditrice, mais dix fois une histoire différente, parce que le ressenti a été différent." Ecrire ne servira pas à régler tous les problèmes. Les habitants du "17" vont continuer à se battre pour faire reconnaître leur statut de victime, la dépréciation de la valeur de leur bien immobilier, la fracture psychologique vécue ce 20 mars 2012.
Des dégâts collatéraux
Les habitants de l'immeuble sont un peu comme des "dégâts collatéraux". Ils n'ont pas leur place dans le dispositif post-Merah : il y a les victimes, les complices, la famille, etc. Où est la place des voisins qui ont été réveillés par des crépitements de balles d'armes de guerre ? De ceux qui ont passé 8 heures cloîtrés dans la peur avant d'être finalement évacués ? De ceux qui voient encore des "touristes" contempler leur immeuble et prendre des photos ? En écrivant, certains ont cherché à "se libérer" de ces moments douloureux.