Ce n'est pas la crise pour tout le monde. Les salariés toulousains et français de l'avionneur européen vont devoir se prononcer sur une augmentation de salaires de 3,4 % pour 2013. De quoi faire rêver pas mal de salariés en France !
Les syndicats d'Airbus en France vont consulter le personnel dans les prochains jours au sujet d'une proposition de la direction d'augmentation moyenne de 3,4% des salaires dans les usines françaises et au siège toulousain de l'avionneur européen pour 2013, a-t-on appris mardi de sources syndicales.
Les syndicats ont obtenu mardi lors de la troisième réunion des négociations annuelles que la direction relève légèrement ses propositions. Partie de +3% à la fin mars, la direction proposait mardi dernier +3,2%, pour atteindre cette fois +3,4%, chiffre identique à celui de l'accord conclu en 2012, a indiqué Françoise Vallin, déléguée syndicale centrale des cadres CFE-CGC.
Pour les cadres, toutes les augmentations sont individuelles, et représenteront globalement une augmentation de 3,4% de la masse salariale. Pour les non-cadres, les négociations comprennent un volet d'augmentation générale des salaires complété par des augmentations individuelles.
"Le principal progrès réalisé à la dernière réunion a été d'obtenir une augmentation générale des non-cadres de 1,5% au lieu des 1,3% proposés par la direction mardi dernier", a indiqué le délégué CGT Xavier Petrachi à l'AFP.
Les augmentations individuelles complétant le dispositif pour les non-cadres représentent une enveloppe de 1,9% de la masse salariale.
"Toutes les organisations vont consulter leur adhérents ou leur conseil syndical dans les prochains jours et nous consulterons tout le personnel par questionnaire comme l'an dernier", a indiqué M. Petrachi.
La date butoir fixée pour la signature de l'accord salarial, qui concerne 24.000 salariés en France, est vendredi 19 avril.
FO, majoritaire (46% des voix en décembre 2010), la CFE-CGC majoritaire chez les cadres et la CFTC avaient signé en 2012. La CGT, minoritaire chez Airbus (10,3% des voix) n'avait pas signé après sa consultation du personnel. M. Petrachi n'a pas indiqué quelle position prônerait la CGT tout en relevant
que "1,5% d'augmentation cela représentera 27 euros net d'augmentation pour un ouvrier, alors qu'Arnaud Lagardère va toucher 2 milliards de plus-value en vendant ses actions EADS".
Les négociations sont facilitées par la prospérité retrouvée de l'avionneur qui a dégagé en 2012 un Ebit (résultat opérationnel avant impôt et éléments exceptionnels) de 1,12 milliard d'euros, plus que doublé par rapport à 2011. En 2012, l'accord avait été obtenu sans conflit significatif, comme en 2011 où la direction avait accordé 3% de hausse en moyenne. En 2010 au contraire, il avait fallu une grève unitaire des cinq syndicats (FO, CFE-CGC, CFTC, CGT, CFDT) d'une semaine en avril pour que la direction relève ses propositions de 1,9% à 2,5%.