Deux semaines après les inondations en Midi Pyrénées, le début de saison touristique est fortement affecté. Entre établissements toujours fermés et appréhension des touristes, les professionnels du secteur s'inquiètent. Ils espèrent que le passage du Tour de France améliorera la situation.
La tendance est inquiétante pour les professionnels du tourisme. Deux semaines après les inondations qui ont touché quatre département du Sud-Ouest, la saison touristique démarre lentement. Des établissements dévastés demeurent fermés et la méfiance des touristes nourrit les annulations. Un espoir est présent : que le Tour de France, qui sera de passage dans la région de vendredi à dimanche, relance l'activité et donne une bonne image du Midi Pyrénées.
Dans beaucoup d'endroits, les travaux à réaliser restent importants. "Je suis incapable de vous dire quand je vais pouvoir redémarrer l'activité. Il y a encore beaucoup trop de travail à fournir, explique abattue Sabine Accornero, directrice du camping La Grange Bigourdane à Esquièze-Sère (Hautes Pyrénées). Cet été sera une catastrophe."
Les berges des gaves particulièrement affectées
Ailleurs aussi, tout est à refaire, comme au camping Le Bastan non loin de là. Le torrent a dévasté les sanitaires, le réseau électrique et même la piscine. Pour les cas les plus graves, c'est toute la saison qui est condamnée. Selon Hautes Pyrénées Tourisme Environnement (HPTE), une trentaine de structures touristiques, sur 6000 dans le département, ne pourront pas rouvrir leur portes cet été. Ceux situés le long des gaves sont le plus affectés.A Lourdes, près de la moitié des établissements touchés est encore fermée au public. Soit environ 10% des chambres de la cité mariale, indique l'office du tourisme. Si la grotte, où serait apparue la Vierge Marie selon la tradition catholique, est de nouveau accessible, la basilique Saint Pie X pouvant accueillir 25000 pèlerins ne s'est pas encore remise des torrents d'eau et de boue qui l'ont envahie. L'eau y est montée jusqu'à trois mètres de haut.
Les annulations explosent, les réservations s'effondrent
Les images impressionnantes des dernières semaines ont refroidi les ardeurs des vacanciers. Partout les réservations diminuent, quand les annulations, elles, défilent. "Deux jours après la crue, une soixantaine de personnes avait annulé leurs réservations", témoigne Sébastien Ruffray, propriétaire de l'hôtel Le Floréal à Bagnères de Bigorre (Haute Garonne), un établissement que l'eau a pourtant épargné. "Et mon calendrier pour cet été est déprimant. Je me demande comment je vais finir la saison", poursuit l'hôtelier. Pourtant, la majorité des infrastructures sont prêtes à accueillir les clients.Le Tour de France, une publicité bienvenue
Heureusement, le Tour de France entretient l'espoir. L'événement sera présent dans la région pour trois étapes, de ce vendredi à dimanche. Avec lui se déplaceront les spectateurs, les équipes et toute l'organisation. Une manne bienvenue pour panser les plaies des communes sinistrées. Les premiers spectateurs sont déjà arrivés et profitent des alentours en attendant les coureurs.Mais le Tour pourrait aussi servir à rassurer les vacanciers. "On a besoin d'images positives, et j'espère que le Tour contribuera à montrer que tout est rentré dans l'ordre. Entre les plans d'hélicoptère, la verdure, et, on l'espère, le soleil, cela devrait montrer une belle image de Luchon et de ses vallées", estime le directeur de l'office de tourisme de Luchon, Patrice Gaut.