Il y a 101 ans, le 18 novembre 1912, naissait à Cordoue Rafael Sanchez " El Pipo". Demandez au bureau ou en faisant votre marché si quelqu'un le connaît ou a entendu parler de lui. Dans l'affirmative,invitez-le donc à dîner...
Le 28 août 1947, « El Pipo » aligne les bières à la brasserie « Tropical » de la rue Alcalá de Madrid. Il y fait très chaud. Le journaliste Antonio Bellon lui propose de l’amener à Linares avec Manolo Camara, le fondé de pouvoir de Manolete. A vérifier, les routes de l’époque sont en piteux état, il faut entre six et huit heures de voiture et l’on voit mal Camara, lui si prudent, partir au dernier moment.
C’est Rafael Sanchez « El Pipo » qui raconte ce fait. Né le 18 novembre 1912 à Cordoue, il est l’ami du « Guerra » et de « Lagartijo », deux des cinq Califes de Cordoue. Il est aussi l’un des suiveurs les plus fidèles de Manolete, enfants ils partagèrent les mêmes bancs de classe, en 1944, il le suivit 73 fois sur 93.
Ce jour fatidique, « El Pipo » quitte le « Tropical », s’en va faire la sieste, y revient et annonce aux serveurs qu’il a rêvé d’une cornada de Manolete. On la lui confirme. Il rejoint le docteur Guinea en vacances à el Escorial, ils filent vers Linares. Une photo de Cano (101bougies le 18 décembre prochain), le prouve. De gauche à droite on y voit Teodoro Matilla, « El Pipo », assis au bord du lit, costume-cravate, une main sur l’oreiller, Cantimplas, l’épouse d’El Yoni, Lupe Sino, la fiancée de Manolete que ni Camara ni les Domecq ne veulent laisser se marier « à l’article de la mort » (une fortune en lingots d’or possédait Manolete au Mexique ; le dernier fut, dit-on rapatrié en 1972…). Tout à droite du cliché, le torero Bernardo Muñoz « Carnicerito de Malaga », né en 1895 et mort à Jerez en 1969.
« El Pipo », roi du fruit de mer à Cordoue, veut venger son ami. Il cherche un jeune novillero. Il finira par le trouver. Il se surnommait d’abord « El Renco ». Pipo lui change le pseudo. Ce sera « El Cordobès », ami de Kennedy et Mao. Ni plus, ni moins. Mais Pipo, épine dans le pied, veut quelqu’un de Linares, combler son absence de n’avoir vu son ami Manolete que mort. Alors ce furent José Fuentes puis Curro Vazquez.
Une sacrée existence, ce Pipo. On y reviendra.
P.S: Pour les "baguouzes", celles qu 'El Pipo mit "au clou", "chez ma tante", au crédit municipal, afin de payer les premières novilladas de Manuel Benitez " El Cordobès" qui, à deux places prés partait pour l'Allemagne. On cherchait des maçons, il était dans la file, elle fut close devant lui.
zocato