Un toro l'a tué. Le mort de la temporada 2013, un torero inconnu, quelque part au Mexique, un bled du Yucatán. Hier à Paris, José Tomás a levé son chapeau vers les étoiles...
Laureano de Jesús Méndez Uh est mort le samedi 7 décembre 2013, vers 23 heures, heure française. La corne du premier toro est entrée dans l’œil droit et lui a traversé le crâne. De Laureano, de sa cornada, trois jours après, aucune photo. Juste un cliché de l’hôpital de Valladolid où, dimanche matin, sa veuve est venue reconnaître le corps. Laureano avait 29 ans, il était né à Peto. Son nom n’apparaît nulle part dans le classement du Mexique (altoromexico.com) où figurent plus de 700 matadors, novilleros, rejoneadores, forcados et becerristas.
On ne connaît rien de l’élevage, sûrement du bétail croisé, du cartel, de l’affluence, de la couleur de son habit de lumières. On sait seulement le nom du village : Xuilub, 573 habitants, 28 mètres d’altitude, état du Yucatán.
Lors de sa magnifique intervention d’hier, lundi 9 décembre à Paris, José Tomas a conclu de la sorte :
« Comment ne pas remercier aussi tous les toros et les toreros qui se sont rencontrés et se rencontreront dans une arène, avec différents résultats mais avec une seule finalité : se fondre en un être unique pour éterniser nos vies par le biais de l’art ».
Avec différents résultats…
José Tomás était hier tout vêtu de noir, borsalino y compris.
De deuil ? Savait-il de la mort de ce torero inconnu ?
S’il le savait et n’en a pas fait état; s’il l’ignorait, cela ne change rien. Il y eut un salut vers le ciel, comme un brindis à Laureano de Jesús Méndez Uh.
Zoc.