En tête à Perpignan, à Béziers ou Saint-Gilles, le Front national emmené par plusieurs poids lourds du parti, tels que le compagnon de Marine Le Pen Louis Aliot ou l'avocat Gilbert Collard, a fait le plein en Languedoc-Roussillon.
Forts de leur notoriété nationale, Louis Aliot à Perpignan, Gilbert Collard à Saint-Gilles (Gard) ou encore Robert Ménard à Béziers ont largement fait mentir les enquêtes d'opinion publiées pendant la campagne et abordent le second tour en pole position.
Reportage F3 LR : L.Beaumel et B.Detugny
Pour Louis Aliot, vice-président du FN, l'enjeu est de taille: s'il réussit son pari dimanche prochain, il fera de Perpignan et ses quelque 120.000 habitants la plus grande ville aux mains de son parti.
Fort de ses 34,20%, il devra battre le sortant UMP Jean-Marc Pujol, qui recueille 30,57% des voix. L'issue du scrutin dépendra beaucoup de la décision du député PS Jacques Cresta de maintenir ou non sa liste (11,92%) et d'éventuelles consignes de vote ou fusions de liste de la part de la candidate sans étiquette Clotilde Ripoull (9,65%) ou de l'écologiste Jean Codognès (5,70%).
A Perpignan comme à Béziers, deux villes marquées par des taux de chômage et de pauvreté parmi les plus élevés de France, les appels des candidats frontistes à chasser de la municipalité les tenants du "clientélisme" et de l'"affairisme" ont semble-t-il fait mouche.
Dissidence à Montpellier, Robert Ménard, fondateur en 1985 et ex-patron de Reporters Sans Frontières (RSF) jusqu'en 2008, soutenu par le Front national et sa présidente, a ainsi engrangé 44,88% des voix, loin devant le candidat UMP Elie Aboud (30,17%) et la liste d'union de la gauche du socialiste Jean-Michel Du Plaa (18,65%).
Comme il a l'habitude de le faire depuis le début de la campagne, M. Ménard a continué dimanche soir à cultiver l'ambiguïté sur ses attaches politiques:
"Je ne suis pas un élu du Front national. Je serai, si je suis élu, un élu des Biterrois, ce n'est pas tout à fait la même chose", a-t-il dit.
Le député frontiste Gilbert Collard paraît à même conquérir Saint-Gilles, cette commune du Gard qui fut la première à être dirigée par un membre du Front national, en la personne de Charles de Chambrun (de 1989 à 1992).
Arrivé en tête avec 42,75% des suffrages exprimés, il devance largement la liste d'union de la droite (25,36%) et celle d'union de la gauche (23,14%). Gilbert Collard avait été élu député de la circonscription en 2012 au terme d'une triangulaire, grâce notamment à son score à Saint-Gilles (53,58%).
A Beaucaire, dans le Gard, le candidat FN Julien Sanchez vire également en tête.
Le parti de Marine Le Pen enregistre également de très bons résultats à Nîmes, où son candidat Yoann Gillet se place en deuxième position, tout comme à Carcassonne dans l'Aude où le député-maire socialiste sortant Jean-Jacques Pérez est en ballottage délicat.
Enfin, à Montpellier, capitale de la région, l'issue du scrutin semble incertaine: si le candidat PS-EELV et président de l'agglomération Jean-Pierre Moure arrive en tête du premier tour avec 25,27%, il est talonné par le dissident divers gauche Philippe Saurel (22,94%) qui laissait planer le doute dimanche soir sur une éventuelle alliance avec l'UMP Jacques Domergue (22,72%).