Il n’était pas encore Premier Ministre, mais il était déjà ministre de l'Intérieur quand il s’est « laissé photographier » aux côtés d’un torero. Manuel Valls assume ses goûts, même s'ils ne sont pas ceux de tout le monde : il aime la tauromachie et il ne s’en cache pas.
C'était en août 2012 aux Jasses de Bouchaud, entre Arles et les Saintes-Maries-de-la-Mer, dans la ganadería Pagès Mailhan.
Une tienta, comme on célèbre plusieurs dizaines dans l'année. Un moment particulier, à la fois très intime et parfaitement mondain. L'un ne va pas sans l'autre.
Le matador invité n'est pas encore la vedette qu'il sera après l'incroyable Miurada de Séville. Il s'appelle Manuel Escribano et son apoderado, Robert Pilès, bataille pour lui "faire voir une corne" de temps à autre.
Après la tienta, et avant de se restaurer, on prend une photo comme de coutume. Pascal et Patricia Mailhan, les hôtes, comme on les connaît, se seront fait prier avant d'accepter de poser devant l'appareil.
Manuel a encore le zahón de cuir avec lequel il a tienté. À la demande de son apoderado, il a poliment salué un monsieur au crâne dégarni. C'est Jean Denat, un homme politique du Gard. Et l'ami de monsieur Denat, c'est un autre homme politique, Manuel Valls.
Manuel dit bonjour en espagnol à Manuel. Et l'autre lui répond dans sa langue. Il lui dit qu'il s'appelle Valls, c'est un nom catalan, mais lui se sent également "espagnol". On peut être les deux. Mon grand-père, explique Manuel-le-politique à Manuel-le-torero, a même composé l'hymne du Barça. Et moi, j'aime la corrida et je te souhaite bonne chance, Manuel.
Avant-hier, dimanche, Jean Denat a été élu maire de Vauvert. Et hier, lundi, Manuel Valls a été nommé Premier Ministre.
Quant à Manuel Escribano, il attend le dimanche de Pâques : il a rendez-vous à Séville avec les toros de Miura.