François Hollande sera, ce jeudi et vendredi, en Andorre, principauté dont le chef de l'Etat français est le "coprince", afin de renouer avec la tradition mais surtout de saluer les réformes entreprises par ce micro-Etat, un ex-paradis fiscal.
Attendu ce jeudi en fin d'après-midi, le président français tiendra un discours devant le "Conseil général" d'Andorre, le petit parlement de la principauté, avant de prendre la parole le lendemain devant les Andorrans, comme le veut aussi la tradition, sur la place du Peuple, à Andorre-la-Vieille.
Outre les dirigeants de la principauté, il rencontrera le second coprince, l'archevêque catalan d'Urgell, Mgr Joan-Enric Vives i Sicilia. François Hollande se pliera au rituel qui veut que le coprince fasse le tour des sept "paroisses" andorranes, les régions administratives de la principauté, tout comme François Mitterrand et Jacques Chirac l'avaient fait.
En 2010, Nicolas Sarkozy avait en revanche froissé nombre d'Andorrans, faisant l'impasse sur cette tournée. Mais pour François Hollande, ce déplacement sera surtout l'occasion de saluer les réformes entreprises par Andorre pour ouvrir le capital de ses entreprises et de ses banques aux investisseurs étrangers, normaliser sa fiscalité ou lever son secret bancaire.
Andorre est devenue une principauté "fréquentable"
Ces réformes ont permis à cette principauté d'à peine 500 km2 et 80.000 habitants, nichée dans une vallée profonde des Pyrénées aux portes de la France et de l'Espagne, de sortir en 2010 de la liste "grise" des paradis fiscaux établie par l'OCDE. Mercredi encore, le Conseil des ministres français était saisi d'un projet de loi autorisant l'approbation d'une convention entre la France et Andorre, visant à éviter les doubles impositions et à prévenir l'évasion et la fraude fiscales en matière d'impôts sur le revenu.
Vers un accord d'association Andorre-Union européenne ?
Le deuxième message du président Hollande, précise l'Elysée, sera pour souligner la qualité des relations bilatérales et le troisième affirmera le soutien de la France au processus de rapprochement entre Andorre et l'Union européenne qui pourrait aboutir à un accord d'association. Andorre, qui a célébré l'an dernier le vingtième anniversaire de son adhésion aux Nations unies et de sa Constitution, est "un pays allié qui peut nous accompagner et nous aider dans les relations internationales", souligne-t-on ainsi de source française.