Au cours de la deuxième journée du procès de l'affaire Simbiosis, une affaire d'escroquerie immobilière, le procureur a requis une lourde peine contre le prévenu absent et du sursis pour les autres.
Contre Christine Bonnafous, l'épouse d'Alain Lapujade, le promoteur responsable de l'escroquerie, les charges de complicité ne sont pas clairement établis.
Claudie Viaud, le procureur laisse le tribunal apprécier et ne prononce pas de peine précise.
Contre Alain Houdayer, l'assureur, elle est beaucoup plus sévère. Tout d'abord, celui-là est absent à l'audience, ensuite il possède un casier judiciaire lourdement chargé. Houdayer a été condamné 16 fois, notamment pour escroquerie. Il lui est reproché d'avoir produit les fausses garanties de loyers ou de revente des biens. le procureur requiert trois ans d'emprisonnement.
Contre Isabelle Pouquet et Eduardo Montané, les deux architectes accusés d'avoir produit de faux certificats d'avancement des travaux, ce sera entre un an et 18 mois avec sursis qui sont requis et 15 000 euros d'amende.
Le tribunal rendra sa décision le mercredi 17 décembre. Le procès au civil est prévu pour début 2015.
Rappel des faits
L'affaire de Simbiosis a fait des centaines de victimes dans toute la France. Tous de petits investisseurs, particuliers ou associations de copropriétaires floués dans une immense escroquerie immobilière qui s'est jouée en Ariège. L’audience, devant le tribunal correctionnel de Toulouse, doit s’ouvrir ce lundi matin et s'achever normalement en fin de semaine.
Sur le papier, les projets immobiliers de Simbiosis avaient de quoi séduire : des centaines de logements de vacances à Aulus-les-Bains Guzet-neige, Le Carla-Bayle, ou Seix. Les fonds sont versés par les investisseurs mais certaines résidences resteront à l'état de plan. D’autres ont été terminés après la mise en œuvre des assurances. Enfin, les dernières sont restés à l’état d’ébauches.
Alain Lapujade est décédé il y a deux ans. Son épouse, Christine Bonnafous, un architecte et des associés de l’ancien promoteur immobilier ont été mis en examen pour escroquerie, faux et usages de faux. De faux certificats d’avancement de travaux avaient été établis, afin de provoquer le déblocage de fonds. Des appartements avaient continué à être vendus alors qu’ailleurs, les chantiers étaient stoppés.
Vidéo : le reportage de Yann-Olivier d'Amontloir et jean-Luc Pigneux