Macadam-Toros, tournage au Campo Charro. A l'aéroport de Madrid, je retrouve Michel Dumas. La radio parle en boucle de la mort de la Duchesse d'Albe et de la mise sous écrous de la chanteuse "Pantoja", seconde épouse de Paquirri. Sur la Plaza Mayor de Salamanque, une vieille dame et un gros chien.
Jeudi 20 novembre 2014, 12h20, terminal T4 de l'aéroport Adolfo Suarez-Madrid-Barajas. 14°7, ciel couvert. Michel a récupéré la voiture de location, on file sur la rocade M 40, direction Salamanque via Coslado-Villalba, l'autoroute de la Corogne, le tunnel du Guadarrama. La voix de son GPS à ventouse, collé sur le pare-brise est un délire de prononciation loupée du genre: "après Colmeunare Vijo (Colmenar Viejo), tournez à droite, tournez à droite. Prenez la 13 direction à "Coruna"...
L'équipe venue de Toulouse nous rejoint vers 20 h 00. Diner-dodo.
Vendredi 21, 9h00, hall de l'hôtel Mate-Vega, la une du journal " El Mundo": 34% des salariés espagnols gagnent 645 euros par mois, 47% sont à 1000 euros et 0,07% sont à plus de 7.000 euros. La crise s'aggrave. En une aussi la photo de la Duchesse d'Albe, décédée à 88 ans,147 titres, née Stuart, la reine d'Angleterre moins titrée s'inclinait d'abord devant elle. La duchesse avait horreur des protocoles, dansait le flamenco, aimait les toreros (Francisco Rivera, fils de Paquirri épousa un temps sa fille et reçut le titre de Duc de Montoro) possédait 34.728 hectares en Espagne, eut trois maris, sept enfants et lègue un joli paquet de sa fortune aux gitans de Séville où 80.000 personnes sont passés ce matin devant sa dépouille.
Au même moment, coïncidence, la télé montre des images de "La Pantoja" qui part en tôle pour deux ans suite à l'affaire "Malaya", corruption à gogo sur de l'immobilier à Marbella, le Saint-Tropez andalou.
10 h 30, ganaderia de Pedraza de Yeltes. Curro Sanchez le mayoral et José-Ignacio Sanchez, ex-torero et éminence grise de ce nouveau élevage, nous reçoivent à cheval : "Moteur". Les lots de toros 2015 pour Madrid, Azpeitia et Dax où cet été passé il y eut une corrida d'immenses émotions. Chacun se souvient, on filme le "taurodrome", il fait un jour printanier, le petit épagneul breton a peur des coups de fusil, notre copain qui conduit le 4x4 l'a vu s'enfuir en sens inverse du lièvre qu'il culbuta dimanche dernier. 403 petits cochons de trois mois attendent le camion qui va les transporter à Huelva pour engraisser. Dans deux ans dans vos assiettes, "Iberico puro".
On plie le matériel, retour à Salamanque. Michel est en terrasse sur la place, noire de monde. Une vieille dame arrive avec un Saint-Bernard tout blanc. Ne manque que le tonnelet sous le cou. Du chien. Cent personnes les entourent et les bombardent de photos. A Vingt kilomètres de là, mille toros de combat sans un flash se promènent sous la lune...
Aujourd'hui samedi, ganaderia de Montalvo.
zoc.