Les Français ont une espérance de vie parmi les plus élevées d'Europe. La persistance d'inégalités régionales et sociales ainsi que les disparités hommes-femmes nuancent ce bilan de santé plutôt favorable. Notre région se distingue par un taux élevé de consommateurs réguliers d'alcool et de cannabis.
L'état de santé des Français est "globalement bon", souligne d'emblée la Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques (Drees, ministère de la Santé) dans un rapport publié jeudi.
Et leur espérance de vie, parmi les plus élevées d'Europe, continue d'augmenter: 85,4 ans en 2014 pour les femmes et 79,2 ans pour les hommes. Cet écart hommes/femmes ne cesse en outre de se réduire: passé de 8,2 ans en 1994 à 7,1 ans en 2003, il est tombé à 6,2 ans l'an dernier.
En revanche, s'ils vivent de plus en plus longtemps, les Français souffrent davantage de maladies chroniques, conséquences directes du vieillissement de la population: "entre 2010 et 2012, le cap des 3 millions de Français atteints de diabète a ainsi été franchi", relève le ministère de la Santé.
Le Languedoc-Roussillon, région de buveurs et de consommateurs de drogues
Parmi les 18-75 ans, la proportion de consommateurs quotidiens d'alcool est trois fois plus importante chez les hommes que chez les femmes.
A 17 ans, la consommation régulière d'alcool concerne un jeune sur dix, beaucoup plus souvent les garçons que les filles. Cette surconsommation masculine existe aussi pour les drogues illicites, sauf pour les poppers, les produits à inhaler et l'héroïne.
En matière de comportements à risque, deux régions se distinguent par une proportion de buveurs quotidiens nettement plus élevée que la moyenne nationale (11%): le Nord-Pas-de-Calais (18%) et le Languedoc-Roussillon (17%). On trouve ensuite Midi-Pyrénées (13%) et Pays-de-la-Loire (13%).
Des différences que l'on retrouve pour la consommation de drogues illicites alors que la consommation de tabac est plus homogène. Pour le cannabis, le Languedoc-Roussillon est leader en France pour la consommation régulière chez les 18-64 ans.
Des chiffres qui jouent aussi sur le nombre des tués sur la route, comme dans l'Hérault, département très accidentogène et le Gard.
Carte de France de l'usage quotidien d'alcool par régions, en 2010.
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© INPES 2010
Retrouvez l'étude de l'INPES santé 2010 sur les consommations de drogues, de tabac et d'alcool
Retrouvez l'étude de L'INPES / OFDT 2005 sur la consommation d'alcool en Languedoc-Roussillon
Le cancer fléau toujours mortel
Les maladies de l'appareil circulatoire (AVC, insuffisance cardiaque...) restent la première cause de mortalité chez les femmes, devant les cancers. C'est l'inverse chez les hommes.
A âge égal, on observe toutefois une surmortalité masculine en matière de cancers et de maladies cardiovasculaires. Un phénomène lié à la consommation plus importante d'alcool et de tabac chez les hommes, mais aussi aux expositions professionnelles à des toxiques.
Le paradoxe masculin
Le comportement des femmes en matière de nutrition est également plus favorable.
Pourtant, paradoxalement, les hommes se disent plus souvent en bonne santé que
les femmes à âge égal.
Le tabac constitue la première cause de mortalité évitable (73.000 morts par an) pour les deux sexes, loin devant l'alcool, rappelle cette étude.
Cet rapport de 500 pages met aussi en lumière des disparités territoriales persistantes. "En 2012, la mortalité infantile accuse une différence de 5 points entre métropole et DOM, à l'avantage de la métropole", indique-t-il.
De même, la mortalité prématurée (avant 65 ans) chez les hommes diminue en allant du nord au sud du pays (hors Ile-de-France), "les régions du sud de la France connaissant une situation en général plus favorable".
Les inégalités sociales influent toujours sur la santé
Les inégalités sociales influent encore largement sur la santé de la population: "les enfants d'ouvriers ont 10 fois plus de chances d'être obèses que les enfants de cadres" et "les cadres vivent 10 années de plus que les ouvriers sans limitations fonctionnelles" (monter un escalier, voir, entendre...), souligne le ministère.
L'activité physique, déterminante pour se maintenir en bonne santé, varie aussi selon le milieu social et sa pratique est plus répandue chez les enfants de cadres que d'ouvriers.