L'édito de Stéphane Ratinaud journaliste spécialiste politique au lendemain du second tour des élections départementales et au moment des grandes tractations pour savoir qui présidera les assemblées départementales.
J’entends, j’entends….Bien sûr, ils réagissent. Déclarent. Parfois hébétés, individuellement sincères. D’élection en élection au rythme cadencé par les résultats du Front National, les hommes politiques s’étonnent. J’entends, j’entends… La colère des électeurs. Le malaise du citoyen. A la rescousse, les valeurs, les principes. Cette République à laquelle nous sommes tous redevables ! La paix civile. L’altérité. Personnellement, la plupart des politiques sont authentiquement convaincus. Amèrement blessés. Mais, collectivement, qu’en est-il ?
Oui, nous pouvons interroger l’ontologie du pouvoir. Ses règles. Ses codes. Les « délices » parfois que celui-ci concède !
Oui, j’entends, j’entends…
Il suffit de voir les négociations du 3ème tour, les stratégies baroques, parfois les changements de vote du jour au lendemain. Vérité un jour, démentie le lendemain…Le pouvoir impose sa nature. Il est un jeu subtil où s’affrontent l’ombre et la lumière et où le clair-obscur, une fois les plateaux de Tv délaissés, tient lieu de transparence. Une remarque : cela est vrai pour tous les partis, y compris ceux labellisés « anti-système ».
J’entends, j’entends…
Aujourd’hui, la question des pratiques est cruciale. Elle demande modestie. Proximité. Elle exige l’exemplarité et l’efficacité. De sortir d’un entre-soi ravageur qui permet l’utilisation répétitive d’un mot système devenu destructeur avec ses sentiments de confiscation. Les réformes sont simples : non-cumul des mandats et des indemnités, turn-over dans la responsabilité publique et transparence. Tout cela est connu.
J’entends, j’entends…. Jusqu’à quand ?