Trois jours après la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, la France procède depuis lundi à des évacuations de ses ressortissants. Si plusieurs maires de France se sont dits prêts à accueillir des réfugiés afghans, qu’en est-il en Occitanie ?
Alors que les talibans se sont emparés de Kaboul dimanche, signant ainsi leur victoire en Afghanistan, l'évacuation des ressortissants étrangers s'organise.
"Plusieurs dizaines" de Français mais aussi des "Afghans qui ont rendu de très éminents services à nos armées", ont été évacués a indiqué la ministre des Armées Florence Parly. Au total, 216 personnes ont déjà été évacuées. Si certains maires de grandes villes comme Strasbourg, Grenoble ou encore Lyon se sont déjà exprimés, via les réseaux sociaux, sur l’accueil des migrants qu’en est-il des maires de la région Occitanie ?
A Montpellier, le maire, Michaël Delafosse (PS) s’est exprimé sur twitter en faveur de l’accueil des ressortissants afghans : « Le fondamentalisme religieux et l’obscurantisme doivent être combattus avec détermination. Pour nos libertés et pour les générations futures. Montpellier participera à l’accueil des afghanes, des afghans et de leurs enfants réfugiés fuyant ce régime de terreur. ».
Le fondamentalisme religieux et l’obscurantisme doivent être combattus avec détermination. Pour nos libertés et pour les générations futures. #Montpellier participera à l’accueil des afghanes, des afghans et de leurs enfants réfugiés fuyant ce régime de terreur.
— Michaël Delafosse (@MDelafosse) August 16, 2021
A Toulouse, Jean-Luc Moudenc « n’est pas demandeur». C'est ce qu'il a répondu à nos confrères d'actuToulouse.
"Je suis surpris que des maires prennent des positions de ce type car on ne sait pas les données de ce problème et les politiques migratoires relèvent, de plus, des pouvoirs de l’Etat. Les maires ne sont donc pas légitimes sur ce débat de l’accueil des réfugiés".
Une partie de l'opposition municipale appelle le maire de Toulouse à revoir sa position.
Les Cévennes, terre d’accueil depuis la seconde guerre mondiale
D’autres communes, dans les Cévennes notamment, se disent ouvertes à l’accueil des réfugiés afghans. Elles évoquent une longue tradition de village hospitalier, c’est le cas à Lasalle dans le Gard.
Nous nous sommes toujours positionnés dans l’accueil et nous continuons là-dessus. Cela fait partie de l’histoire du village. Pendant la seconde guerre mondiale, nous avons accueilli des juifs, ils se sont réfugiés ici, cela fait partie de la culture cévenole.
En 2016, le village de Lasalle avait accueilli toute une famille afghane, une mère et ses cinq enfants avec leur grand-mère. D'autres territoires, comme la Lozère, sont aussi favorables à l'accueil des migrants.
Alors que certains maires se positionnent donc en faveur de l’accueil des migrants, d’autres s’y opposent, c’est le cas notamment à Perpignan.
Le maire, Louis Aliot (RN) s’est exprimé sur Twitter : « Je ne vois pas comment nous accueillerions des Afghans à Perpignan alors que nous sommes incapables de gérer les migrants qui peuplent déjà nos rues et saturent nos hébergements d’urgence mis à part évidemment ceux qui ont servi la France. »
1/2 Je ne vois pas comment nous accueillerions des #Afghans à #Perpignan alors que nous sommes incapables de gérer les migrants qui peuplent déjà nos rues et saturent nos hébergements d’urgence mis à part évidemment ceux qui ont servi la ??.
— Louis Aliot (@louis_aliot) August 18, 2021
Plus de 200 ressortissants déjà évacués
Selon l’Elysée, 216 personnes ont déjà été évacuées d’Afghanistan vers la France depuis lundi, parmi eux 184 Afghans. D’autres rapatriements devraient avoir lieu dans les prochains jours.
Toujours selon la même source, près de 800 Afghans ont déjà été accueillis sur le sol français dans le cadre du "devoir" de protection, entre 2001 et 2014.