À Grenade et à Dax, à Nîmes, à Mexico et à Madrid, partout sur la planète des toros les téléphones ont sonné et les mêmes questions ont été posées. Est-il vraiment mort? Est-ce confirmé? Connais-tu quelqu'un qui était cette après-midi à Aire sur l'Adour?
On entendait dans les voix de chaque interlocuteur ce mélange de consternation et d'incrédulité qui est la marque des catastrophes.
Iván Fandiño, l'exemple typique du torero fier et courageux ayant triomphé de mille périls dans toutes sortes d'arènes et avec tout genre de bétail, avait donc rendez vous avec la mort un samedi de juin dans une localité de 6000 habitants du département des Landes. Et par les cornes d'un toro moins redoutable à priori que les centaines d'autres qu'il a affronté au long de sa carrière.
Iván avait coupé une oreille de son premier toro, un exemplaire de Baltasar Ibán. Puis Thomas Dufau avait toréé le second Baltasar Ibán. Après la pique du troisième dont la faena correspondait à Juan del Álamo, Iván Fandiño est intervenu au quite ainsi que l'autorise le règlement.
Iván a trébuché, le toro l'a bousculé et projeté au sol. Une fois à terre, il était à la merci de l'animal. Le coup de corne l'a atteint à l'abdomen, touchant des organes vitaux : veine cave et artère mésentérique. Devant la gravité de la blessure, les médecins de l'arène ont imméditement décidé de son évacuaton vers le centre hospitalier de Mont de Marsan.
Selon notre confrère Pierre Albert Blain (France Bleu Gascogne) qui assistait à la corrida, Iván a fait deux arrêts cardiaques dans l'ambulance. À son arrivée à Mont de Marsan, les médecins ont constaté son décès.