L'avocate générale de la cour d'appel de Nîmes a requis vendredi une peine de 4.000 euros d'amende, dont 1.000 avec sursis, à l'encontre de Julien Sanchez, conseiller régional gardois FN du Languedoc-Roussillon qui avait laissé des propos à connotation raciste sur son mur Facebook.
L'arrêt a été mis en délibéré au 18 octobre.
Dans son réquisitoire, l'avocate générale Yolande Renzi, a demandé la confirmation de la condamnation prononcée le 28 février en première instance par le tribunal correctionnel de Nîmes.
La représentante du ministère public a reproché à l'élu frontiste de n'avoir "pas agi avec suffisamment de responsabilité" en laissant sur son mur Facebook des commentaires de contributeurs.
"Quand on est un responsable professionnel, on a des choix à faire. Au moment des faits, le mur Facebook de M. Sanchez est complètement public. Aujourd'hui il faut assumer ces choix", a estimé Mme Yolande Renzi.
"Il doit être relaxé, on ne peut pas lui imputer cette infraction", a plaidé de son côté Me Wallerand de Saint-Just ajoutant "dès que M. Sanchez a été averti des propos publiés (...) il a agi avec promptitude et a retiré les commentaires".
En octobre 2011, Laurent Roux et Stéphane Baudet avaient laissé sur le mur de l'élu des commentaire à connotation raciste à l'encontre du premier adjoint au maire de Nîmes, Franck Proust. Délit pour lequel ils avaient écopé en première instance de 4.000 euros d'amende dont 3.000 avec sursis.
Le premier déplorait des "des bars à chicha et des voilées" dans la ville, qualifiant notamment M. Proust d"'élu au développement économique hallal".
Le second imputait au même homme d'avoir "transformé Nîmes en Alger" affirmant que "les dealers et les prostituées" y régnaient en maître.
"C'est un procès politique, mes adversaires politiques doivent passer par des tiers pour m'atteindre", a estimé Julien Sanchez, assurant ne "pas souscrire" à ces commentaires "maladroitement formulés" qui "reflètent cependant une certaine réalité".
Julien Sanchez, poursuivi comme "directeur de publication", a expliqué pour sa défense qu'il était alors en campagne et n'avait pas le temps de vérifier tous les propos laissés sur sa page Facebook.
En marge de l'audience, quelque 50 sympathisants frontistes ont manifesté devant le palais de justice de Nîmes leur soutien à Julien Sanchez, déployant une banderole sur laquelle on pouvait lire "L'UMPS veut nous faire taire. Nous ne céderons pas ! A bon entendeur."