Boycott des élections municipales à La Bastide-de-Bousignac (Ariège) : deux votants, deux bulletins nuls

Le plus ancien maire de France, en bisbille avec la préfecture de l'Ariège, avait appelé au boycott de ces élections anticipées. Ses administrés l'ont suivi : deux votants seulement et encore pour deux bulletins nuls.

Le maire de La Bastide-de-Bousignac, en poste depuis plus de 65 ans, et son conseil ont remporté un succès au-delà de toutes leurs espérances dimanche aux municipales partielles : deux votants et autant de bulletins nuls, a rapporté lundi le premier magistrat de ce village ariégeois de 338 habitants.

Certes, pour la première fois depuis son élection en 1947, Roger Sénié, qui revendique d'être le co-doyen des maires de France, n'a pas la satisfaction d'être élu dès le premier tour. Mais les 251 inscrits sur les listes électorales ont suivi, presque comme un seul homme, son appel et celui de son conseil à boycotter le scrutin et ça, "c'est un succès formidable", a-t-il dit au téléphone à l'AFP.

Ces municipales ont été rendues nécessaires par la démission de M. Sénié, de ses deux adjoints et des huit conseillers en mars. Il s'agissait de contester l'inclusion, par le préfet, de La Bastide-de-Bousignac dans la Communauté de communes de Mirepoix au 1er janvier 2013, et non pas en 2014. L'appel au boycottage des élections prolongeait cette protestation.

La décision préfectorale fait perdre au village 145.000 euros de taxes professionnelles, explique le maire. "Une somme énorme" pour un village au budget d'environ 300.000 euros sans cette manne, dit-il.

Le maire escomptait qu'une douzaine d'électeurs peut-être iraient voter dimanche. En fait, seule une conseillère municipale, opposée au boycottage, et son mari ont déposé une enveloppe dans l'urne: l'une vide, l'autre avec un bulletin blanc, assimilé à un nul.

M. Sénié, 92 ans et bientôt 66 années de mandat, a reconnu que la journée lui a paru longue, malgré le passage de la sous-préfecture et des gendarmes et malgré la présence constante de "cinq ou six personnes qui nous ont tenu le parloir". "On a bavardé, j'ai dû dormir un peu", a-t-il indiqué. Il doit y avoir un second tour dimanche prochain.

Vidéo : le reportage de Laurent Winsback et Pascal Dussol

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