Depuis un an, l'ANA-Conservatoire d'espaces naturels de l'Ariège analyse un herbier vieux de plus de 100 ans. Un témoignage scientifique inestimable.
Un trésor historique, et une mine d’or botanique. C’est dans les archives d’une école qu’a été retrouvé l’herbier Guilhot, un herbier centenaire.
Entre ses pages, constituées de feuilles de journaux d’antan, plus de 10 000 échantillons de plantes parfaitement conservées. Depuis un an, le Conservatoire d’espaces naturels de l’Ariège en examine et répertorie chaque espèce. "Je regarde le nom, je vais vérifier si on l’appelle toujours comme ça aujourd’hui, explique Evelyne Thys, chargée d'étude de l'herbier. Je vais aussi chercher le lieu, et une fois que j’ai toutes les informations, je les recopie sur une étiquette et vais tout noter dans un tableau."
Un témoignage scientifique
L’herbier, constitué par un instituteur ariégeois passionné entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle, est un précieux indicateur de la flore de cette époque. Grâce à lui, les chercheurs vont pouvoir constater l’évolution ou la disparition de certaines espèces. Dans un contexte de changement climatique, Anne Tison, directrice de l'ANA-Conservatoire d'espaces naturels, souligne son importance. "Cela va nous permettre de voir si ces espèces sont toujours présentes en Ariège, et de revenir sur ces stations."
Une version numérique publique
Actuellement, seule une petite partie du document, inscrit aux Monuments historiques depuis 2016, est passé au crible. Le reste est conservé dans les réserves du Conservatoire départemental. À terme, le document sera numérisé. "Après cette première phase de traitement, de conservation, il sera numérisé et sera accessible en ligne, indique Pauline Chaboussou, attachée de conservation du patrimoine de l'Ariège. Toute personne sur internet pourra étudier cet herbier sur une base de données en ligne." Les curieux devront toutefois être patients. Il faudra encore au moins trois ans de travail pour restaurer et archiver cette fabuleuse collection.