Sur les réseaux sociaux, le Peloton de Gendarmerie de Haute-Montagne (PGHM) de l’Ariège met en garde les baigneurs en eau douce. Des cas de leptospirose ont été signalés sur la commune d'Auzat. La baignade et la pratique des activités nautiques dans la zone sont d'ailleurs interdites.
Sept cas de leptospirose ont été confirmés, et six autres suspicions sont actuellement en cours d'investigation. C'est le bilan établi par l'Agence Régionale de Santé d'Occitanie en date de ce vendredi 10 septembre 2021, après une alerte venue de professionnels d'activités sportives en eaux vives. Laura Catala, médecin à l'ARS, précise ainsi que les autorités sanitaires ont été "informée par le responsable d'une entreprise de canyoning de l'Ariège de symptômes éprouvés par certains de ses clients suite à la pratique de l'activité ou à la baignade dans le ruisseau de l'Argensou."
Alerter les baigneurs
Les gendarmes de haute montagne du département de l'Ariège (09) appellent les baigneurs réguliers ou occasionnels à la vigilance. "Alerte à la leptospirose", relayent-ils dans un message publié le jeudi 9 septembre 2021 sur les réseaux sociaux. En cas de fièvre observée plusieurs jours après une baignade en eau douce dans le secteur d'Auzat, il est recommandé de se rapprocher de l'ARS.
Un habitant des environs a immédiatement réagi au message des gendarmes publié sur les réseaux sociaux. Il invite les internautes à ne pas prendre cette mise en garde à la légère. Son fils a été hospitalisé cinq jours suite à une baignade précisément au pont de Ger à la mi-août. Ce témoignage entraîne d'autres commentaires, comme celui-ci : « ça fiche la trouille, tous les gamins de la vallée se baignent là-bas ».
Baignade interdite jusqu'à nouvel ordre
Des mesures ont été prises pour éviter les nouveaux cas. Depuis le 1er septembre, la baignade, le canyoning et la consommation d'eau sont interdits le long du ruisseau de l'Argensou sur la commune d'Auzat.
Maladie transmissible à l’homme et potentiellement dangereuse
La leptospirose, appelée aussi « maladie du rat », est une maladie d’origine animale. Elle est transmissible à l’homme, essentiellement par voie indirecte. Initialement connue comme étant « la maladie professionnelle des égoutiers » ou encore des éleveurs, des vétérinaires ou des personnels des abattoirs, elle est aujourd’hui principalement associée aux loisirs aquatiques en eau douce, à proximité de berges boueuses.
Tous les leptospires (ou bactéries) présents dans l’environnement ne sont pas pathogènes. Les germes responsables de la maladie sont ceux portés par des animaux infectés qui les rejettent dans leurs urines. Les leptospires pénètrent dans l’organisme par l’intermédiaire de plaies, lésions cutanées ou des muqueuses.
Les symptômes et l’évolution de la maladie
La leptospirose débute par une fièvre élevée avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires diffuses. La maladie est en principe bénigne mais peut évoluer vers des formes graves, voire mortelles.
Il est possible qu’elle provoque une atteinte hémorragique, hépatique, méningée ou pulmonaire, ou encore une insuffisance rénale aigüe. Des manifestations neurologiques avec convulsions allant jusqu’au coma peuvent aussi être observées. On peut aussi observer une atteinte multiviscérale, c’est à dire de tous les organes. D'où l'importance d'un diagnostic précoce.
Difficulté de diagnostic
Le diagnostic de la maladie, que l’on peut confondre avec d’autres, peut s'avérer difficile. En effet, certains symptômes peuvent faire penser à ceux de la grippe… ou à ceux du Covid. Cette forme pseudo-grippale de la maladie est d’ailleurs la plus courante. Il est donc important de signaler à son médecin une baignade en eau douce ayant précédé les premiers symptômes. La période d’incubation de la maladie va de 4 jours à 2 semaines.
De manière à faciliter la pose du diagnostic, l'ARS Occitanie a communiqué auprès des médecins généralistes, du service des maladies infectieuses des hôpitaux, du CHU de Toulouse ou encore des fédérations de pêche.
Rappels de prudence
Il est important de ne pas se baigner lorsque la peau présente des lésions cutanées. C’est une porte ouverte à la bactérie. Il est aussi primordial de respecter les mesures d’interdiction de baignade dans les eaux douces.
Si vous présentez des fièvres après une baignade en eau douce, contactez votre médecin sans tarder et mettez-vous en contact avec l’Agence Régionale de Santé de votre région. L'ARS insiste sur l'importance d'un diagnostic précoce pour pouvoir traiter par antibiotiques et enrayer l'évolution de la maladie.