La première guerre mondiale a eu des conséquences catastrophiques sur la démographie en Ariège. Le département ne se s'est jamais remis de la saignée humaine provoqué par le conflit mondial. Des villages entiers ont perdu leurs plus jeunes hommes comme à Liers.
En 1914, les champs de batailles étaient loin de notre région, mais les cicatrices de ce qui devait être "la der des der" sont profondes sur notre territoire.
Sur le champ de bataille, les ruraux sont des personnels sacrifiés
Sur le front, les ruraux seront en première ligne, ils sont "moins utiles que les ouvriers ou les fonctionnaires". Dans le jargon, à l'époque, on les appelle "les personnels sacrifiés". Les monuments aux morts et leurs longues listes de victimes en sont la preuve. Le pays compte ses morts, les campagnes elles, sont décimées. Dans les Pyrénées, notamment en Ariège certains villages ne s'en sont jamais remis.
Un village sans hommes
Liers a perdu 27 hommes âgés de 18 à 28 ans. Une véritable saignée. Arrêt d'exploitations familiales, non renouvellement des générations. 100 ans plus tard, ce hameau ne compte plus qu'une vingtaine d'habitants contre 400 en 1911. Dans l'église, le vide laissé par ses poilus se ressent encore. Les vestiges de la guerre affichent l’absence, et la blessure de toute une communauté
La démographie de l'Ariège bouleversée
Tout le canton de Massat a été touché. 342 morts sur 5000 habitants, sans compter les invalides et les blessés. Entre 1914 et 1921, l'Ariége a perdu 14% de sa population. Les ruraux, jugés moins utiles que les ouvriers et les fonctionnaires en temps de guerre, ont été directement envoyés au Front. Souvent simple fantassins, ils sont morts plus vite et plus tôt que les autres.
Cette hécatombe a précipité le désertification des zones de montagne. 14-18, a profondément bouleversé la démographie ariégeoise.
Le reportage de Nicolas Albrand, Stéphanie Bousquet et Olivier Denoun