Après avoir été interdite par la préfète de l'Ariège, à Foix la marche blanche pour l'ours a bien lieu ce samedi matin : le juge des référés du Tribunal Administratif de Toulouse a décidé de l'autoriser. Une centaine de manifestants ont répondu à l'appel dans le respect des règles sanitaires.
Dix jours après la découverte du cadavre d'un ours des Pyrénées tué par balles, près d'Ustou en Ariège, la marche blanche organisée par des associations pro-ours a bien lieu ce samedi matin 20 juin à Foix.
On compte une centaine de militants rassemblés devant la préfecture du département, parmi lesquels certains sont venus de loin (Clermont-Ferrand entre autres) : l'action se déroule dans le calme mais les prises de positions sont exprimées avec fermeté.
La crainte d'une contre-manifestation
Pourtant cette manifestation a dans un premier temps été interdite par un arrêté, pris dans la journée du jeudi 18 juin par la préfète du département elle y faisait état notamment de sa crainte d'une possible présence de contre-manifestants issus du monde agricole, opposé à la réintroduction du plantigrade dans leurs montagnes.
Il est vrai que, notamment par le biais de posts sur les réseaux sociaux, ces derniers ont exprimé leur forte opposition à l'ours, considéré par eux comme responsable de centaines d'attaques sur leurs troupeaux, et principalement des brebis.
L'interdiction levée
Les organisateurs de cette action ont déféré cet arrêté préfectiral devant le juge des référés du Tribunal Administratif de Toulouse, jeudi soir peu avant minuit.
La réponse n'a pas tardé : le magistrat a suspendu l'interdiction prononcée par la préfète, mais maintenu celle contre une éventuelle contre-manifestation, pour laquelle aucune demande n'avait été déposée.
Cependant la marche blanche ne peut avoir lieu sous la forme prévue, l'arrêté d'interdiction ayant contrecarré la mobilisation annoncée : finalement elle a donc pris la forme d'un rassemblement des associations environnementalistes, ce samedi de 10 heures à midi, devant la préfecture de l'Ariège, à Foix.
Les organisateurs ont pris 2 engagements :
- demander à tous les participants de respecter les règles sanitaires de port du masque et de maintien d'une distance de 1 m entre chacun
- compter sur la présence des forces de l'ordre pour les protéger contre toute tentative de contre-manifestation de la part des anti-ours.
Venez avec un masque, veuillez à respecter les gestes barrière et la distanciation. Aucune provocation ni violence envers les forces de l’ordre ou d’éventuels opposants à la manifestation ne seront tolérés. Le rassemblement se veut ferme dans ses prises de parole mais citoyen et pacifique. Nous condamnerons et nous désolidariserons de tout acte violent.
Les anti-ours réagissent
Dans le même temps les opposants à la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées - dont de nombreux éleveurs ariégeois - ont décidé de répliquer : ils ont annoncé leur décision d'organiser une collecte de 35 000 € pour contrer la prime offerte pour la dénonciation de l'auteur du coup de feu mortel, qui a tué l'ours retrouvé abattu près d'Ustou le 10 juin dernier.
L'ASPAP, Association pour la Sauvegarde du Patrimoine d'Ariège-Pyrénées, dénonce l'association "multi-millionnaire" australienne Sea Shepherd : elle lui reproche d'avoir lancé cette "chasse à l'homme" avec le soutien d'associations locales telles Férus et l'Adet, dont elle dénonce une attitude favorisant la délation et rappelant les plus sombres heures de l'Occupation.
Pour donner les moyens à l'Aspap de défendre ceux qui seraient victimes de leur vindicte judiciaire et pour préserver notre droit à décider de notre destin, participez à la collecte « la délation, c'est non » !
La bataille pour la défense de l'ours, ou pour celle des troupeaux des éleveurs dans les Pyrénées ne fait que commencer.
France 3 Occitanie est présent sur place et le compte-rendu de cette marche blanche sera réactualisé au fil de la journée et des évènements.