La dépouille de l'animal, tué par balles, a été découverte mardi sur la commune d'Ustou, en Ariège. C'est un jeune mâle de 150 à 180 kilos. Il n'a pas encore été identifié. C'est le deuxième ours, après Cachou en avril dernier, retrouvé mort cette année en Ariège.
L'information a été révélée en fin de journée mardi 9 juin. Dans un tweet, Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique et solidaire a confirmé la mort d’un ours en Ariège. « Un ours a été découvert en Ariège, abattu par balles. L’ours est une espèce protégée, cet acte est illégal et profondément condamnable. La préfète s’est rendue sur place. L’Etat va porter plainte »
Une enquête difficile
L'enquête ne fait que commencer et elle s'annonce complexe. Une autopsie doit être pratiquée ce mercredi à l'école vétérinaire de Toulouse. On sait que l'ours a été tué par balles mais sans plus de détails sur le nombre d'impacts et le type d'arme qui a été utilisée. D'après nos informations, les gendarmes, le Préfet et le Procureur sont restés sur place plus de quatre heures, ce mardi après la découverte du cadavre.
Le Procureur de l'Ariège a ouvert une enquête pour "destruction d'espèce non-domestique protégée", elle a été confiée à la Brigade de Recherches de gendarmerie de saint-Girons. Cette infraction est passible de 150 000 euros d'amende et trois ans d'emprisonnement.
Les derniers éléments
L'ours est un jeune mâle, entre 4 et 5 ans, pesant entre 150 et 180 kilos. Il n'a pas encore été identifié. Seuls 3 ours sont pucés sur les 52 présents dans les Pyrénées. L'animal a été découvert à 1 800 mètres d'altitude sur la commune d'Ustou, par des agents de l'ONCFS, l'office national de la chasse et de la faune sauvage. La dépouille a été rapatriée par hélicoptère. Une autopsie doit être pratiquée ce mercredi à l'école vétérinaire de Toulouse.
Un ours vu dans le secteur le 7 juin
Sur son site internet, la Préfecture de l'Ariège évoque la présence d'un ours dans le secteur d'Ustou le 7 juin, soit 2 jours avant que l'on retrouve la dépouille du jeune mâle. Ce jour là, l'animal aurait attaqué un mouton.
Ce mercredi lors de la conférence de presse, la préfète de l'Ariège a évoqué un accident dramatique mais elle a rappelé que le dialogue n'était pas rompu.
Pour les anti-ours : "C'est normal qu'on en arrive là"
Pour les associations contre la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées, cet évènement illustre la difficulté des éleveurs. Rémi Denjean de l'ADDIP, l'association pour le développement durable de l'identité des Pyrénes ne condamne pas ce qui s'est passé.
Nous ne condamnons pas cet acte même si l'ours n'y est pour rien. Si on en arrive là, c'est parce que nous sommes totalement abandonnés par l'Etat avec nos bêtes. En octobre dernier, on nous a promis des cabanes d'urgence pour nous protéger, nous ne les avons toujours pas. Quand un ours est retrouvé mort, on dirait que c'est plus grave que si c'était un homme !
Pour Jean-Pierre Mirouze, éleveur lui aussi, c'est un énorme gâchis :
"C'est difficile de reparler de tout ça. Mes bêtes ont été victimes de dérochements à plusieurs reprises. C'est un gâchis pour pour tout le monde. Pour nos animaux, pour nous paysans, pour les ours et enfin pour tout cet argent public gaspillé.
Pour les pro-ours : "Nous voulons un signal fort de l'Etat"
Les associations pour la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées souhaitent que la lumière soit faite sur cet évènement. Alain Reynès, de "Pays de l'ours" annonce que l'association va porter plainte.
Nous voudrions que la justice aille jusqu'au bout pour une fois. Que le ou les auteurs soient condamnés. Il ne faut pas laisser gagner les anti-ours. Et il faut que l'Etat, comme il s'y est engagé, remplace cet ours immédiatement.