Un jeune ours de deux ans et demi a osé s'approcher plusieurs fois de l'homme. En bordure de route en Espagne, ou plus récemment en attaquant des ruches en plein jour dans l'Ariège. La préfecture de l'Ariège vient par arrêté d'autoriser des mesures d'effarouchement. Des mesures nécessaires selon une association de protection de l'ours dans les Pyrénées.
C'est un ours audacieux qui s'en est pris à des ruches à Auzat en Ariège le 20 mai. Un ours qui s'est approché en plein jour alors que des agents de l'OFB et le propriétaire étaient en train de faire le tour des dégâts que l'animal avait occasionné lors d'un passage précédent.
Le responsable vient d'être confondu par son ADN. Il s'agit de M 129. Un nom bien peu poétique qui désigne un jeune ours mâle des Pyrénées né en 2022 de Plume et Pompon. Un ours détecté 16 fois en France et en Espagne en 2023.
"Lors d'une réunion en préfecture, nous avons été informés des conclusions de ces analyses. C'est un jeune ours, un subadulte comme on dit. Il a deux ans et demi. C'est un peu comme un ado. Il est un peu inconscient, insouciant et n'a pas une grande expérience", nous explique Alain Reynes directeur de l'association Pays de l'ours.
Un ours déjà vu en Espagne
Et le plantigrade n'en est visiblement pas à sa première incursion au plus près des humains. D'après l'association Pays de l'ours, il s'agit du même individu que celui aperçu il y a un an, à plusieurs reprises sur les bords d'une route de Catalogne.
"Chez toutes les espèces il y a des individus comme celui-ci. Un peu plus curieux que les autres. Mais si ce comportement est récurrent, il faut intervenir. Il faut le gronder en fait ! C'est pour cela que la préfecture de l'Ariège a pris un arrêté le 13 juin dernier".
Effarouchement autorisé
Un arrêté autorisant le "conditionnement aversif", une forme d'effarouchement. "L'idée est d'intervenir pour lui faire comprendre qu'il doit être moins familier. Il peut s'agir de tir de balles doubles qui produisent une détonation susceptible de l'effrayer. Ou bien des tirs de balles de caoutchoucs en visant l'arrière-train. En associant une attitude donnée à une peur ou une gêne il va changer ", précise le président de Pays de l'ours.
L'association juge ces mesures utiles. Si l'ours réitère ses incursions, la dissuasion peut monter d'un cran. "On peut dans le cadre du protocole ours à problème envisager de le capturer pour l'équiper d'un système de localisation afin de vraiment cibler sur lui les mesures d'effarouchement", détaille Alain Reynes.
Mais depuis le 20 mai, M 129 n'a pas été revu. Un ours qui n'a jamais fait preuve d'agressivité.