Témoignage. Une élue victime d'une violente agression : "je ne pouvais pas me défendre, j'ai cru que j'allais mourir"

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La conseillère municipale, le visage tuméfié par les coups.
Marie-Claude Grauby, conseillère municipale de la mairie de Laroque d'Olmes, raconte son agression. ©Geoffrey Berg / FTV
Publié le Écrit par Rémi Surrans

Lundi 12 juin, une conseillère municipale de Laroque d'Olmes (Ariège) est victime d'une violente agression de la part d'une habitante de la commune. 48 heures après les faits, elle raconte la violence des coups. Avec émotion.

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L'émoi et le choc sont toujours aussi vifs pour Marie-Claude Grauby, une conseillère municipale de la mairie de Laroque d'Olmes (Ariège). Lundi 12 juin, elle est violemment agressée par une femme qui lui a tendu un guet-apens. La photo post-agression fait froid dans le dos : son visage est marqué par les bleus. Deux jours après les faits, elle revient sur les faits en étant toujours bouleversée par ce qui lui est arrivé. 

"Elle m'a donné des coups à n'en plus finir"

Comment s'est déroulée votre agression ?

"Je suis sortie de la messe à 19 heures. Au lieu de traverser la place, je suis passé derrière pour ne pas passer devant chez eux (le couple avec la femme qui l'a agressée). En haut de la petite rue, elle était cachée et elle a surgi en disant « là, je te tiens, je vais te tuer ». Elle s'est approchée de moi, en me donnant des coups à n'en plus finir. (elle se met à pleurer)"

J'ai cru que j'allais mourir, je vous jure que je ne pouvais pas me défendre. Elle m'a tapé, tapé partout."

Que s'est-il passé ensuite ?

"Le compagnon de la dame est venu la chercher. Et il a dit : « tu vois, on te l'avait promis. C'est bien fait pour ta gueule ». Comme mon agresseuse avait jeté mes clés, je les ai cherchées, et je suis remonté à l'église car je savais qu'il y avait le prêtre. Quand il m'a vu, il a appelé les gendarmes qui sont venus à l'église et qui m'ont posé des questions, et ont pris quelques photos. Ils m'ont dit d'aller porter plainte. C'est ce que j'ai fait le lendemain. 

Un ami est venu me récupérer. Je vis chez lui depuis ce soir-là car il ne veut pas que je revienne là pour le moment."

"Je pense que je vais partir car j'ai peur des représailles"

Avez-vous des problèmes avec ces personnes?

"Oui, oui, il y a des insultes en permanence dès que je passe. C'est pour ça que j'empruntais un autre chemin pour ne pas les voir, croiser leurs regards. La dame a dû être sûre que personne n'allait venir à mon secours à cet endroit. Son compagnon a déjà un dossier avec une plainte que j'avais déposée 15 jours plus tôt pour des insultes."

Pourquoi ces personnes vous agressent-elles ?

"Ils s'en prennent à moi car je suis conseillère municipale. Tout le monde s'en plaint, dans tout le quartier c'est comme ça. Toute discussion avec ces gens est impossible : ça démarre et ça finit avec des grossièretés.

Ils me reprochaient tout le temps : « ce n'est pas parce que tu es à la mairie que tu as tous les droits, que tu es la cheffe ici alors que c'est moi le chef ». Il a déjà agressé des gens verbalement qui venaient en vacances, comme un monsieur de 81 ans qui avait garé sa voiture à côté de la sienne."

Qu'allez-vous faire désormais ? Comptez-vous quitter la commune ?

"Je pense que je vais partir de là parce que j'ai peur des représailles. Dans cette ambiance, ce n'est pas la peine. Ils ne changeront pas, à moins qu'ils s'en aillent ou que quelqu'un les fasse partir.

D'ailleurs, il me l'avait déjà dit 10.000 fois : « un jour tu partiras et peut-être dans une caisse, et moi je resterai là ». Il a dit à une autre dame qu'il avait trois fusils, ça me donne encore moins envie de revenir. 

Ça va être le même processus : ils vont se calmer pendant 3-4 jours et ça va recommencer de plus belle. Et en plus, ils me feront payer."

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