En 2023, l’Etat a reconnu l’attaque d’ours sur 471 animaux domestiques en Ariège et l’attaque de loups sur sept moutons. Il a également indemnisé les éleveurs pour 150 autres animaux, ne pouvant exclure une attaque d’ours.
À chaque attaque de leurs animaux par un ours ou un loup, les éleveurs peuvent demander une indemnisation. En 2023, en Ariège, la préfecture a accordé ces dédommagements pour 404 dossiers. Soit 628 animaux. Un chiffre en forte baisse par rapport à l’an passé.
621 animaux possiblement tués par l’ours
Lors d’une attaque d’ours sur des animaux domestiques, l’Etat distingue deux cas de figure : les prédations avérées (où l’attaque d’ours n’a pas pu être écartée) et les animaux morts mais dont la cause n’a pu être déterminée ni exclure l’ours.
En 2023, l’ours a causé la mort de 621 animaux domestiques. Une attaque avérée pour 471 animaux et pour 150 autres, les éleveurs ont été indemnisés “au bénéfice du doute”.
Sur ces 621 animaux, 594 sont des moutons, 17 des vaches, 8 des chevaux et 2 des chèvres. L’ours a aussi causé la destruction de 25 ruches en 2023.
Un travail de surveillance de chaque instant
De meilleurs chiffres, que reconnaissent aussi les éleveurs. Sur les 1 300 brebis de l’estive d’Arréou, 48 ont été prédatées et cinq sont manquantes. “Il y a eu un gros travail de surveillance avec la présence de cinq à sept patous et quatre bergers en permanence”, précise Eric Fournier, le président du groupement pastoral d’Arréou. “Nous avions organisé une garde 24h sur 24.”
Sept moutons tués par le loup
Dans le même temps, l’Etat a indemnisé les éleveurs pour la mort de 7 moutons attribués au loup. L’an dernier, ils étaient 18.
“Les quelques présences de loups que nous avons pu documenter dans ce secteur restent des présences d’individus solitaires”, assure Stéphane Défos, le directeur de la DDT de l’Ariège. “Il n’y a donc aucun signe d’installation de meute dans le territoire et les prédations restent assez limitées.”
Ces attaques ont été observées sur les communes de Mérens-les-Vals et d’Orlu.
88% des dossiers déposés indemnisés
Sur les 460 dossiers déposés (contre 404 en 2022), 88% d’entre eux ont été indemnisés. Pour les autres, la plupart du temps, la prédation d’un ours ou d’un loup est écartée, ou les conditions administratives n'ont pas été remplies (hors délai de 72 heures par exemple).
Un bilan loin d’être satisfaisant pour les agriculteurs. “L’argent n'achète pas tout, l’argent n'achète pas la vie de ces brebis, l’argent n'achète pas le bien-être psychologique des éleveurs et des bergers”, s’insurge Philippe Lacube, le président de la chambre d’agriculture de l'Ariège. Les éleveurs du département participent actuellement à la mobilisation des agriculteurs pour demander “le prélèvement d’ours dans le Couseran” et l’autorisation de tirs de défense sur à l’animal.
Un nombre en forte baisse par rapport à 2022
Chaque année, ce sont principalement les moutons qui sont victimes de ces attaques. Leur nombre a fortement baissé par rapport à l’année précédente (passant de 796 en 2022 à 594 en 2023) mais est presque identique à 2021. “Il n’y a pas eu de gros dérochements l’été dernier, contrairement à ce que nous avons pu connaître en 2022” précise Stéphane Défos, le directeur de la DDT de l’Ariège. “C’est ce qui explique que nous retrouvons des chiffres assez proches des années précédentes.”
Comme les années précédentes, les attaques se concentrent principalement dans le Couserans, au sud-ouest du département.