La décision était très attendue. Fin du suspense : l'Andorre n'ouvrira pas ses stations avant l'année prochaine. Un mois de report supplémentaire sur l'ouverture à ce jour et des conséquences économiques inévitables pour ce micro-état très lié au tourisme et aux sports d'hiver.
C’est désormais officiel, en Andorre comme en France ou en Espagne, en raison de la situation sanitaire, les skieurs pourront s’asseoir sur le ski à Noël à défaut de pouvoir s’asseoir sur des télésièges en fonctionnement.A Grandvalira par exemple, plus grande station des Pyrénées, les 139 pistes resteront désespérément vides. Ordino-Arcalis, située dans le nord de la Principauté d’Andorre, et connue pour sa qualité et quantité de neige, ne verra aucun skieur en profiter.
« C’est une décision difficile et douloureuse, mais d’un point de vue sanitaire, il vaut mieux reporter l’ouverture des stations de ski à janvier » a déclaré Xavier Espot, le chef du gouvernement andorran, lors d’une conférence de presse. Le gouvernement de la principauté d’Andorre a souhaité s’aligner sur les autres pays d’Europe, notamment ses voisins immédiats français et espagnols.
L’ouverture des domaines skiables d’Andorre était prévue initialement ce 4 décembre. Elle est donc reportée après les fêtes de fin d’année...si les conditions sanitaires et d’enneigement le permettent. Rien n’est donc encore gagné.
Une décision lourde économiquement
Le manque à gagner est considérable pour la Principauté d’Andorre. Pour ce micro-état de 70 000 habitants, l’économie du ski est essntielle. La saison hivernale représente en effet jusqu’à 40% de son PIB. Les skieurs espagnols, français et britanniques qui représentent entre 12 et 14% des visiteurs resteront cette année chez eux.Comme le confie Philippe Borel, responsable exploitation au Pas de la Case en Andorre, cette décision met en danger les emplois des saisonniers dans ce petit Etat où les avantages sociaux sont différents de ceux de la France : "Les fonds européens n'arrivent pas chez nous, on subit !"On le vit très tristement, c'est du jamais-vu ! Andorre est comme une "île fermée" dans les Pyrénées.
Les stations étaient toutes prêtes à ouvrir et avaient obtenu toutes les certifications nécessaires pour cette saison particulière. Il aurait été possible pour la principauté d'Andorre de choisir l'ouverture mais la décision a été prise de ne pas opter pour cet "opportunisme", indique David Ledesma, le directeur de la communication de Grandvalira Resort.
Le 22 décembre prochain, à Paris, le chef de l’exécutif andorran, Xavier Espot, et le Premier Ministre français, Jean Castex, s’entretiendront ensemble des conséquences économiques prévisibles de cette non-ouverture sur le mois de décembre et la période de Noël.Notre ligne de conduite a été de rester loyal par rapport aux pays européens avec une volonté de préserver le bon voisinage.
Les pays d’Europe s’alignent
Pour le gouvernement français qui craignait un exode des skieurs français chez les voisins andorrans, espagnols ou encore suisses, le problème est presque réglé.En Espagne, il ne sera en effet possible de se rendre en Catalogne ou en Aragon que pour raisons familiales et non pour aller skier. Et cela s’appliquera jusqu’au 6 janvier 2021.
Même son de cloche en Autriche où l’économie est fortement liée aux sports de neige mais qui a également « pris des décisions restrictives allant dans ce sens » a indiqué Jean Castex. Le ski sera toutefois autorisé en Autriche à partir du 24 décembre mais les hôtels resteront fermés et une quarantaine sera imposée aux visiteurs venant de « zones à risque ».
En Suisse, les décisions seront probablement prises canton par canton.
Pour les Français qui ne résisteraient pas à la tentation d’aller faire quelques descentes à l’étranger, une période d’isolement de 7 jours est envisagée... de quoi dissuader la majorité d'entre eux.
La fin d’un espoir pour les stations françaises
Des actions de protestation sont organisées dans de nombreuses stations pyrénéennes, comme à Ax-les-Thermes et à Luchon pour protester contre les restrictions imposées aux stations de ski pendant les prochaines semaines et aux vacances scolaires de Noël.Cette décision de fermeture en Andorre sonne comme un couperet qui tombe pour les stations des Pyrénées. Laurent Garcia, directeur de la station de Peyragudes, confie que les stations pyrénéennes avaient un "soutien" avec l'Andorre.
Aujourd'hui, tous attendent une date claire d'ouverture et des indemnisations pour compenser le gros manque à gagner.L'espoir envolé, il nous reste une montagne d'interrogations! Nous sommes contraints de continuer à produire de la neige et avons des charges de damage pour préparer le manteau neigeux ... sans même savoir si nous pourrons ouvrir et quand !