Le festival d'Avignon, qui accueille 120 000 spectateur chaque année, a reçu une aide d'Etat pour améliorer sa sécurité après les attentats de Paris. Avec de faibles moyens, les petites compagnies font ce qu'elles peuvent.
Depuis les attentats de Paris qui visaient directement le monde de la culture et de la liberté d'expression, le festival d'Avignon, qui se tient jusqu'au 24 juillet, avait renforcé son dispositif de sécurité. Paul Rondin, directeur délégué du festival qui accueille 120 000 spectateurs chaque année, estime qu'il n'est pas possible "de faire davantage" que les dispositifs déjà opérationnels : fouilles sévères aux entrées avec confiscation des bouteilles et canettes.
Ce festival, comme beaucoup d'autres, a bénéficié d'une aide exceptionnelle de l'Etat pour faire face aux surcoûts engendrés par cette sécurité renforcée.
Un fonds d'urgence de 14 millions d'euros
Au début de l'été, le ministère de la Culture avait porté à 14 millions d'euros la dotation du fonds d'urgence pour le spectacle vivant mis en place après les attentats de novembre et doté à l'origine de 7 millions d'euros. Un fonds destiné à soutenir notamment les festivals dans ce contexte sécuritaire et dont ont bénéficié à ce jour plus de 220 structures, selon le ministère.
Mais côté OFF, cette vigilance dépend de chaque lieu de spectacle, et des moyens financiers des compagnies.
Une question de moyens
"Nous, en tant que petite compagnie, on n'a pas les moyens. Je vais pas remplacer un détecteur de métaux ou un gros malabar. Donc on va tâcher d'être vigilants", explique Shady Nafar auteure, metteur en scène et comédienne de « Cachons-nous sous cet amandier »
C'est Angélique régisseuse du spectacle, qui veille à cette sélection du public en distribuant les tickets : "si j'ai un bon feeling avec les gens, je vais pas chercher à ouvrir un sac à tout prix. Je suis vraiment plus dans l'intuition."
Lutter en applaudissant
Les visiteurs-spectateurs ne nient pas les événements de Nice. La majorité d'entre veut continuer à jouir de sa liberté.
En cette période deuil, artistes et direction du festival veulent marquer une résistance. Avant chaque représentation, un texte est lu au public pour l'inciter à se manifester par des applaudissements :"Face à ceux qui veulent imposer le silence, nous vous proposons non pas de faire une minute de silence mais d'applaudir ensemble les forces de vie."