A Carcassonne, 7 ans après la mort d'un SDF, un septuagénaire allemand comparait devant la Cour d'Assises de l'Aude. L'accusé, au lourd passé judiciaire dans son pays, a toujours plaidé la légitime défense. Le corps de la victime avait été retrouvé brûlé dans un puisard de l'étang de la Palme.
Le 8 mai 2012, un véliplanchiste découvre le corps de Johan de Cock, dissimulé dans un puisard sur la commune de La Palme, dans l'Aude. La victime, un marginal âgé de 30 ans, présente une blessure mortelle à la tête.
Norbert Ziesmer, un ressortissant allemand, est arrêté dans son pays d'origine après un mois et demi de cavale. Le sexagénaire, à l'époque, avoue très vite le meurtre de Johan. Mais il plaide la légitime défense.
Que s'est-il passé au printemps 2012 entre l'accusé et la victime ?
J'ai du mal à voir dans ce qui est décrit une intention de tuer. Pour moi, on est plus sur le terrain de violences volontaires sans intention de donner la mort. Et cela dans un état de légitime défense que monsieur Ziesmer a toujours cherché à expliquer dans les détails" affirme Imme Krüger, avocate de l'accusé.
Dans ses propos, l'accusé laisse transparaitre une personnalité paranoïaque et semble encore en vouloir à sa victime. Il donne sa version de la soirée fatale et raconte notamment avoir été menacé d'étranglement au fil de fer par Johan de Cock.
Pour les parties civiles, le scénario de la légitime défense ne tient pas. Le passé judiciaire de l'accusé, condamné à de multiples reprises pour de petites escroqueries, ne plaide pas en sa faveur.
Quand vous êtes en légitime défense, vous allez à la gendarmerie dire il s'est passé une catastrophe... Là, ce n'est pas le cas, quel besoin avait-il de faire brûler un corps sans vie, puis de le dissimuler et enfin de refermer le puits. Sans oublier le pillage des comptes de la victime post-mortem" s'étonne Cyril Malgras, avocat des parties civiles.
L'accusé encourt 30 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu jeudi en fin de journée.