Les pharmacies qui le souhaitent peuvent désormais être considérées comme des "centres de vaccination éphémères" contre le Covid-19. Ce statut leur permet d'ouvrir le soir après 20h, les dimanches et les jours fériés, et de faire appel à plus de personnel.
Les pharmaciens ont été entendus. A travers leurs syndicats, ils demandaient au gouvernement la possibilité de transformer leurs officines en "centres de vaccination éphémères". Les professionnels vaccinent déjà massivement contre le Covid-19 pendant leurs horaires classiques ; ce changement de statut les autorise à ouvrir après 20h, les dimanches et jours fériés. Et surtout, il leur permet de faire appel à tous les soignants volontaires, au-delà du personnel de la pharmacie. Un renfort plus que bienvenu.
Planning saturé et cadences élevées
Avec la ruée sur les tests à l'approche des fêtes, couplée à l'accélération de la campagne vaccinale, les officines saturent. Dans un local exigu, Pauline Giovannangeli, préparatrice en pharmacie, réalise des dépistages sans discontinuer.
Ces derniers jours, il y a beaucoup de demandes de tests, pour des raisons variées. Des cas contacts, des personnes malades, ou simplement des personnes qui veulent se rassurer avant de retrouver leur famille.
Pauline GiovannangeliPréparatrice en pharmacie
Pauline Giovannangeli a réalisé trente dépistages en une journée : c'est trois fois plus que la semaine précédente. Elle reconnaît que la fatigue commence à peser. "Cette forte demande de tests et de vaccins s'ajoute à notre travail quotidien de délivrance des médicaments", explique Philippe Besset, pharmacien à Limoux (Aude). "Ce sont trois actes très différents, que nous sommes obligés de faire avec la même équipe et les mêmes locaux".
Ouverture le soir, le dimanche et les jours fériés
C'est pourquoi les syndicats ont demandé au ministre de la Santé la possibilité d'acquérir le statut de "centres de vaccination éphémères". Ils ont été entendus : la décision est parue au Journal Officiel du 23 décembre. Philippe Besset est par ailleurs président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.
Ce changement va apporter aux équipes officinales le renfort de l’ensemble des soignants volontaires : médecins, infirmiers, retraités, étudiants...
Philippe BessetPrésident de la Fédération des syndicats pharmaceutiques
Ces volontaires ne seront pas rémunérés par les pharmacies, mais directement par la CPAM. "La pharmacie est un lieu de santé de proximité, présente dans les zones rurales. Pour que la campagne de la troisième dose soit efficace, il est essentiel de rapprocher la vaccination de toute la population", insiste Philippe Besset.
Seules les officines qui le souhaitent utiliseront cette possibilité. Il est donc conseillé de se renseigner auprès de sa pharmacie.