Les deux vétérinaires de la clinique de Belcaire dans l'Aude manquent de financements. Pour les soutenir, les éleveurs du plateau de Sault ont lancé une pétition de soutien. Ils demandent l'aide des collectivités.
"Nous sommes plusieurs éleveurs à nous inquiéter des difficultés financières auxquelles le cabinet vétérinaire de Belcaire est confronté, et qui menace très sérieusement sa survie", écrit Sixtine Azieres dans une pétition lancée par des éleveurs de l'Aude.
En effet, dans cette région montagneuse du plateau de Sault où l'unique cabinet vétérinaire est menacé, les éleveurs s'inquiètent : la zone est touchée par la désertification, ils ne pourront pas tenir sans ce cabinet et ses deux vétérinaires.
Difficultés financières
Pourtant, dans ce territoire rural, ce n'est pas le manque de travail qui menace les vétérinaires.
"Au niveau bovin, je pense qu'on a environ 120 à 130 éleveurs et pour les brebis on doit en avoir une cinquantaine ou une soixantaine", compte un des vétérinaires du cabinet, Carlos Sanchez Gines.
C'est d'ailleurs cette quantité de travail qui est difficile à encaisser ou plutôt, la superficie que doit couvrir seul le cabinet pour prendre en charge tous ces éleveurs.
On couvre un territoire énorme, donc les coûts de déplacement ne sont pas rentables car on ne peut pas facturer le prix qu'on devrait à chaque éleveur pour chaque déplacement.
Carlos Sanchez Gines - vétérinaire
Coût de déplacement
En moyenne, ces vétérinaires travaillent 70 heures par semaine. Mais leurs coûts de déplacement s'élevant rapidement à 400 euros pour une intervention ne peuvent pas être facturés à des montants suffisants.
Pour un veau que les éleveurs vont vendre 600 euros, ils ne vont pas nous prendre pour 400 euros de déplacement et 100 euros d'intervention.
Alberto Jorda Blanco - vétérinaire
Les revenus dégagés par les soins aux animaux domestiques sont insuffisants pour combler ce manque, ce qui inquiète leurs maîtres.
Nécessité légale
Du côté des éleveurs, l'inquiétude monte : si le cabinet venait à disparaître faute de financement, il deviendrait de plus en plus compliqué pour eux de respecter toutes les obligations légales de soins aux animaux qui leur sont imposées.
Pour des raisons légales, on est obligés d'avoir un vétérinaire qui nous suit. Ceux de Belcaire sont les seuls qui nous restent dans tout le sud de l'Aude.
Johann Gauderlot - Eleveur
En réaction, les éleveurs s'activent. Ils ont lancé une pétition qui a déjà recueilli plus de 1 300 signatures afin d'inciter les collectivités à soutenir les deux vétérinaires indispensables à leur profession.
Soutien des collectivités
Vétérinaires et éleveurs du plateau de Sault demandent donc à la communauté de communes des Pyrénées audoises, au département de l’Aude et à la région Occitanie des "mesures rapides d'ordre financier".
En outre, les éleveurs appellent également à la mise en place "de mesures structurelles sur l’ensemble de la filière pour une amélioration durable de la situation".
Le conseil départemental de l'Aude a déjà accordé une aide exceptionnelle de 10 000 euros. Une subvention régulière est à l'étude.
Écrit avec Eric Henry.