La ministre de la Santé Agnès Buzyn a salué la "résilience" des professionnels de santé de l'hôpital de Carcassonne "très gravement touché par les inondations" qui ont fait au moins 13 morts dans l'Aude. Le bâtiment inauguré en juin dernier a subi de graves dégâts en sous-sol durant les intempéries.
Une cellule de crise médico-psychologique a été "activée au centre hospitalier de Carcassonne qui a été très gravement touché par les inondations avec une défaillance des locaux techniques lundi", a expliqué la ministre sur France info.
Les ascenseurs ont notamment été mis hors service en raison des intempéries et étaient "toujours non fonctionnels" mardi matin.
Donc "un certain nombre d'interventions ont dû être déprogrammées, il a fallu vérifier que nous puissions dialyser les personnes qui (en) avaient besoin", a ajouté Mme Buzyn, évoquant la "très forte mobilisation des professionnels de santé" depuis lundi.
"Je tiens à souligner vraiment leur résilience", a-t-elle poursuivi, expliquant que "les personnes qui travaillaient dans la nuit de dimanche à lundi à l'hôpital de Carcassonne n'ont pas pu rentrer chez elle et ont continué leur service parce que la relève n'a pu avoir lieu".
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— Météo Pyrénées (@Meteo_Pyrenees) 15 octobre 2018
Dans un communiqué publié mardi soir, la direction du centre hospitalier a annoncé avoir limité le programme opératoire "aux interventions urgentes" et avoir reporté une partie des hospitalisations.
La direction a ajouté que "le plateau des consultations externes" avait repris mardi "son fonctionnement normal".
Notre établissement a assuré sans interruption sa mission de service public et de secours à personnes depuis le début des intempéries", a tenu à souligner la direction dans son communiqué. Elle a ajouté qu'"aucune zone accueillant des patients n'a été inondée". "A tout moment, la sécurité des patients a été assurée", a-t-elle affirmé.
Polémique : "zone inondable" ou pas ?
Interrogée sur l'implantation de l'hôpital en zone inondable, la ministre de la Santé a fait valoir que "malheureusement" la construction des établissements de santé repose sur "des plans et des décisions qui sont prises parfois dix à quinze ans à l'avance. C'est le temps qu'il faut pour réunir les sommes et faire des appels à projet.".
"Je ne sais pas quelles étaient les normes à l'époque qui ont justifié que cet hôpital soit construit à cet endroit-là", a assuré la ministre, qui l'a elle-même "inauguré au mois de juillet".
"Je suis donc particulièrement malheureuse pour ces professionnels qui ont été touchés par l'attentat de Trèbes, qui ont eu à gérer les blessés, qui maintenant ont à gérer ces inondations et donc je tiens vraiment à remercier tous les agents de cet hôpital", a-t-elle insisté.
"Nous allons regarder ce qu'il est possible de faire" en termes d'aménagement "pour que cela ne survienne plus, car des ascenseurs hors service dans un hôpital aujourd'hui cela pose un énorme problème", a déclaré la ministre.
Les syndicats montent au créneau
"Il est difficilement concevable qu'on ne puisse accéder à cet hôpital, neuf, qui a 4 ans", a déploré auprès de l'AFP le responsable CGT Rodolphe Cézé.
Selon le syndicaliste, une réunion de CHSCT est prévue dans l'établissement ce mercredi et cette question y sera abordée.
"On a toujours dit que cet hôpital avait été construit dans une zone inondable, un ancien marécage pratiquement au niveau (du fleuve) Aude", a insisté Bruno Izard, secrétaire départemental FO Branche Santé, interrogé par l'AFP.
"C'est ce qu'on dénonce depuis sa construction. On ne savait pas quand une telle mésaventure arriverait, mais on savait que ça arriverait", a-t-il pointé.
Selon la direction, "les prescriptions très strictes de la DDTM 11 (Direction du territoire) ont toutes été satisfaites pour l'obtention du permis d'aménager puis du permis de construire" de cet hôpital.