Les experts mandatés par le comité d'entreprise de Pilpa contestent la justification économique avancée, pour fermer le glacier de Carcassonne, mais la direction les accusent d'être déconnectés de la réalité économique.
Les partenaires sociaux de Pilpa se sont retrouvés jeudi lors d'un comité d'entreprise (CE) pour examiner le rapport du cabinet Progexa mandaté par le CE sur la situation de l'entreprise et le plan social présenté par la direction, a-t-on appris de sources concordantes.
Pilpa a été racheté en septembre 2011 par le géant européen de la glace R&R Ice Cream, entreprise de droit anglais détenue par le fonds d'investissement américain Oaktree Capital Management. R&R a annoncé quelques mois plus tard la fermeture du site, qui compte 114 salariés, invoquant des surcapacités en France et la nécessité de réduire les coûts pour sauvegarder la compétitivité et préserver d'autres emplois ailleurs en France.
Le rapport des experts qui contestent la fermeture
Dans son rapport, Progexa estime qu'à "aucun moment, l'argumentaire économique" de la direction "qui porte surtout sur l'évolution du groupe R&R en France ne justifie une quelconque difficulté propre" au site, dit Christophe Barbier, secrétaire CGT du CE.
Le rapport met également en doute la réalité des propositions de reclassement dans les autres unités du groupe, et qui concernent 104 des 114 salariés (80 en France et 24 à l'étranger) contenues dans le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) présenté par la direction, a déclaré M. Barbier.
C'est la troisième mouture des propositions de la direction, qui avait commencé par mettre sur la table huit reclassements, puis 77. Les deux premières fois, les salariés avaient obtenu gain de cause devant le juge qui avait interdit à la direction de procéder au licenciement collectif, faute de mesures de reclassement satisfaisantes.
La direction réfutent l'analyse économique des experts du CE
Pour la direction au contraire, ce rapport "est déconnecté de la réalité économique" dans un marché français de la glace "en très forte baisse en 2012", marqué par "une consommation historiquement basse pour les ménages". Ses conclusions "entretiennent des contre-vérités" et "retardent la mise en place de solutions d'emplois et de revitalisation du site", ajoute-t-elle dans un communiqué.
Le CE doit rendre son avis sur ce PSE lors d'une nouvelle réunion prévue le 16 mai.